Modélisez vos convictions !
Par Mohamed Benallal – Le prix du pétrole chute, les revenus du pays risquent de ne plus pouvoir faire face à une demande de plus en plus forte et un taux démographique qui booste également la demande. Devant cet état de fait, nous nous préparons à vivre une crise économique conséquente qui pourrait être dure-dure, sinon douloureuse socialement, elle va boursicoter pour bien longtemps, tant que l’esprit de l’après-pétrole n’aurait pas fait son décollage économique.
Par ailleurs, nous vivons aussi dans une société qui a perdu ses propres repères, ses critères, ses valeurs et même sa morale sociale. Notre société est devenue trop inéquitable dans la répartition des biens et services, et injuste où les riches s’enrichissent de plus en plus et les pauvres s’appauvrissent davantage, et ces derniers sont devenus de plus en plus nombreux.
Nous vivons également dans une société qui maltraite inconsciemment son environnement dans son ensemble. Nous vivons dans une société désordonnée, où l’ordre n’est pas permis socialement.
Notre système politique est axé sur le très court terme, les citoyens gouvernent la cellule familiale, le quartier, la cité, le faubourg, la ville et le pays à travers les terrasses de café avec un «café presse» interposé. La clé du rêve «SI» colonise la liberté de parole qui se confond avec la liberté d’expression.Ces citoyens ne savent pas exactement s’ils font partie du peuple, de la plèbe ou d’«al-ghachi».
La société civile s’anime en dandinant, tout en usant les semelles de ses souliers dans les aires du marché, pour déguster les meilleurs bouquins stomatiques qui freinent toute fringale des panses. Les bibliothèques sont fermées et ne sont visitées que par la femme de ménage pour nettoyer les toiles d’araignées par-ci, par-là ! Le citoyen algérien court vite à chaque occasion qui se présente pour mieux booster sa panse, que ce soit dans une «fatha», une fête, une procession funéraire, une «ouaâda» ou «aarda» ! Le citoyen algérien se moque de l’invitation d’une réunion entre citoyens afin de prendre en charge les problèmes du quartier de la cité, du faubourg, de la ville ou du pays. Les Algériens devront savoir remodeler leurs propres convictions pour se considérer comme «citoyens», il s’agit de s’armer de certains principes de la vie, c’est-à-dire sans appartenance à aucune idéologie, sans aucune prétention à connaître la vérité ni les solutions toutes faites aux problèmes. Il est plutôt convenable d’être réaliste et non utopique, prôner l’unité et bannir la division, c’est-à-dire privilégiant la recherche de ce qui fédère, plutôt que l’inventaire de ce qui divise.
Enfin, pour être un véritable citoyen libre et sincère, vraiment libre, l’Algérien ne doit pas être aporétique et se garder de toute solution simple dans son environnement social, économique, culturel, politique, scientifique et sportif dans sa globalisation. Avec cela, ils pourront être des citoyens qui font partie d’un peuple digne de ce nom.
M. B.
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