L’armée américaine bombarde Daech à nos frontières à partir de sa base en Tunisie
Des médias occidentaux font état de frappes aériennes qui sont menées, au moment où nous rédigeons ces lignes, contre des positions du mouvement terroriste Daech en Libye. Les frappes sont conduites à partir d’une base américaine installée en Tunisie. Voilà qui confirme donc la présence de cette base dans ce pays voisin, malgré les nombreux démentis des autorités tunisiennes. La présence de l’armée américaine au Maghreb représente un grand danger pour la stabilité de la région. Ces frappes, les premières du genre, risquent de nous faire revivre le scénario irakien. En effet, l’invasion puis l’occupation de l’Irak après le renversement et l’exécution de Saddam Hussein ont disloqué ce pays en proie à la guerre depuis mars 2003. Au lieu de contrer la menace terroriste islamiste, les interventions militaires américaines aggravent la situation et servent de tremplin aux groupes terroristes dont les rangs enflent à chaque fois que Washington décide d’envoyer ses troupes pour traquer les groupes islamistes armés et, en réalité, procéder à une occupation du territoire par des moyens détournés. Il en va ainsi de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Somalie où les soldats américains sévissent et dont la présence ne fait qu’accentuer les crises et éloigner tout espoir de régler les conflits dans ces pays pacifiquement.
Les frappes ordonnées par le Pentagone coïncident avec une campagne médiatique effrénée sur une supposée reprise de villes irakiennes tombées entre les mains de Daech. Après avoir longtemps permis à ces groupes d’activer dans ces zones, en les protégeant des assauts des combattants kurdes, les Etats-Unis tournent casaque depuis la déconfiture de Daech en Syrie, rendue possible grâce à l’intervention de l’aviation russe qui repousse les groupes armés vers les frontières turques pour «restituer ses terroristes à Erdogan», comme avait ironisé le président syrien dans un récent entretien à un média russe.
Devant ce fait nouveau et extrêmement inquiétant pour la sécurité de l’Algérie, l’armée algérienne devra renforcer davantage la surveillance des frontières est et sud-est pour contrer un probable reflux des terroristes vers notre pays pour fuir les raids américains. L’Egypte n’est pas mieux lotie, tandis que la Tunisie risque de revivre l’horreur des attentats terroristes à travers ses grandes villes en guise de représailles.
Nous y reviendrons.
M. Aït Amara
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