Amar Saïdani futur ambassadeur en Chine, aux Emirats ou en Tunisie : info ou intox ?
Le député islamiste Hassani Aribi, qui a été le premier à annoncer l’imminence du départ de Saïdani, affirme sur sa page Facebook que l’ex-secrétaire général du FLN, Amar Saïdani serait dans les prochains jours nommé, «en guise de récompense pour toutes les sales besognes qu’il a accomplies», comme ambassadeur dans une de ces trois pays : la Chine, les Emirats ou la Tunisie, en remplacement du non moins remuant Abdelkader Hadjar. Ce qui, a priori, démontre l’inanité du motif de santé évoqué par Amar Saïdani lors de sa dernière apparition devant le comité central de son parti, pour justifier sa «démission» inopinée. Une information à prendre avec des pincettes, néanmoins, sachant que décision a été prise, depuis quelques années, d’abandonner la fâcheuse tendance à caser le personnel politique dans des postes diplomatiques, comme si le rôle d’un ambassadeur consistait à se rouler les pouces en profitant des privilèges de la fonction sans aucun intérêt en retour pour le pays.
Ce qui conforte l’hypothèse d’une nomination de Saïdani à Pékin, évoquée par le député du FJD qui se réfère à des sources généralement bien informées, c’est que le FLN entretient des relations étroites avec la Chine populaire. L’ambassadeur chinois à Alger a été reçu au moins deux fois cette année au siège du FLN à Hydra. Il a été le premier à rendre visite au nouveau secrétaire général, Djamel Ould-Abbès. Amar Saïdani, lui-même, avait effectué une visite de plusieurs jours à Pékin, en avril dernier, où il a rencontré les dirigeants du parti communiste au pouvoir, et accordé une longue interview à la télévision d’Etat.
Un tel scénario, s’il venait à se réaliser, assurerait une immunité illimitée à Saïdani pour échapper à d’éventuelles poursuites judiciaires, pour toutes les infractions et délits dont il est coupable. Rappelons que l’ex-secrétaire général du FLN est notamment accusé d’avoir participé au détournement de 4 000 milliards dans l’affaire de la Générale des concessions agricoles (GCA). En 2008, alors qu’il s’apprêtait à quitter Alger à destination de Paris, il avait été refoulé de l’aéroport car il était frappé d’une interdiction de sortie du territoire national ordonnée par la justice. En juin 2007, il fut convoqué par le tribunal de Djelfa mais n’a jamais répondu à cette convocation. Il traîne aussi la très retentissante affaire liée à l’acquisition dissimulée de biens immobiliers en France qu’il a lui-même reconnue plus tard. Il pourrait être poursuivi également pour dénonciations abusives et diffamation à l’encontre de hauts responsables. Des chefs d’inculpation qui lui auraient valu aujourd’hui d’être en prison.
R. Mahmoudi
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