Le Maroc au bord de l’explosion : le roi panique et annule une visite en Ethiopie
La gravité de la situation et le sérieux risque de glissement se lit dans la décision du roi du Maroc d’annuler une visite qu’il devait effectuer en Ethiopie. Les médias marocains ont relayé un communiqué du Makhzen enveloppé dans des formules édulcorées, de sorte à faire accroire à une absence de lien entre ce report et la situation explosive qui règne au Maroc en ce moment. La mort du vendeur ambulant dans la ville côtière d’Al-Hoceima, dans des circonstances terribles, rappellent l’affaire Bouazizi en Tunisie, qui a balayé vingt-cinq années de dictature en trois semaines seulement. La mort de Mohcine Fikri a réveillé ce souvenir qui fait craindre le même sort au roi Mohammed VI et à sa suite. Si, pour le moment, les Marocains se contentent de crier leur colère en manifestant pacifiquement et sans débordement à travers plusieurs villes du pays, un prolongement des manifestations risque sérieusement de déborder et de dégénérer au moindre faux pas des services de sécurité sachant que la police marocaine n’est pas suffisamment formée pour gérer les situations de crise de façon démocratique. Les images qui circulent sur les réseaux sociaux et dans différents médias montrent clairement une propension chez les agents de l’ordre marocains à réprimer avec férocité tout mouvement de protestation, que ce soit sur le sol marocain ou dans les territoires sahraouis occupés.
Par ailleurs, la menace islamiste étant plus que jamais réelle dans ce pays qui tente de cacher son «terrorisme» camouflé en «faits divers» – plusieurs cas d’assassinats d’étrangers ont été recensés ainsi que des agressions commises par des extrémistes islamistes contre des femmes –, les réseaux dormants pourraient tirer profit de la situation pour passer à l’action et commettre des attentats. Les groupes terroristes marocains, liés aux trafiquants de drogue qui font la loi au Maroc, n’attendent que le moment de lancer des actions et permettre à Daech de s’installer durablement dans ce protectorat français dépendant quasi exclusivement des aides que lui fournissent les monarchies pétrolières regroupées dans le Conseil de coopération du Golfe.
La colère ne tombe pas et le régime marocain ne semble pas être en mesure de calmer les esprits, d’autant que l’affaire de Mohcine Fikri intervient au moment où de plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer la caste au pouvoir, incarnée par la famille royale et sa clientèle composée de fidèles et d’anciens camarades de classe de Mohammed VI, qui a fait main basse sur les richesses du Maroc et qui laisse dans une misère absolue la majorité du peuple marocain.
Toutes les tentatives d’imposer le changement ont échoué à cause du soutien indéfectible de la France à la monarchie alaouite qu’elle entretient et dont elle assure la pérennité pour, à la fois, sauvegarder les nombreux intérêts français dans cette ancienne colonie et lui conférer une certaine force pour servir de contrepoids face à la récalcitrante mais néanmoins inébranlable autre ancienne colonie voisine qu’elle n’arrive pas à asservir.
Nous y reviendrons.
Karim Bouali
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