Humiliation des Algériens au festival du film à Carthage : le ministre tunisien de la Culture présente ses excuses
Actualisé – Le ministre tunisien de la Culture a réagi sur sa page Facebook au dédain dont ont été victimes les acteurs et réalisateurs algériens qui se sont déplacés à Tunis pour participer aux Journées cinématographiques de Carthage (JCC). «Toute ma solidarité et mon amitié à la grande actrice Bahia Rachedi. A travers elle, à tous les artistes, femmes et hommes de culture algériens présents aux JCC 2016», a écrit Mohamed Zinelabidine, le ministre tunisien de la Culture. «Je retrouverai Bahia tout à l’heure pour le lui dire de vive voix après l’avoir eue au téléphone ce matin», a-t-il affirmé, estimant que l’Algérie «est plus qu’un pays frère et ami, c’est une condition commune, une histoire, des combats pour la liberté communs, un art et une culture qui doivent nous rapprocher, souder et cimenter à jamais». Le membre du gouvernement tunisien a fait part de toute [ma] gratitude à Bahia et aux artistes et intellectuels algériens» et souhaité «longue vie à [notre] vivre-ensemble». La réaction du ministre tunisien de la Culture a été précédée par une vague d’indignation sans précédent des deux côtés de la frontière.
En effet, suite à la publication de l’article dans Algeriepatriotique, sur la base d’un entretien diffusé par nos confrères d’El-Khabar, de très nombreux lecteurs tunisiens ont condamné l’attitude ingrate des responsables du festival du film de Carthage, notant que ce comportement «est isolé» et n’engage en rien le peuple tunisien qui voue au peuple algérien une grande estime et beaucoup de respect.
«C’est vraiment triste ce qui s’est passé. Je suis outré par ces comportements indignes et bas, mais je dis que les organisateurs d’un festival ne représentent guère la Tunisie», a affirmé un intellectuel tunisien, tandis qu’un autre citoyen a souligné que «nous (les Tunisiens, ndlr) devrions être solidaires des Algériens et des Marocains qui sont nos vrais frères, plutôt que de soutenir ces hypocrites du Moyen-Orient qui nous détestent. Il faut que nous apprenions à connaître nos vrais amis !». Un autre Tunisien, tout aussi scandalisé, a écrit, pour sa part, que «sur les réseaux sociaux, nous avons tous exprimé notre désapprobation et notre colère face à cet indigne accueil. C’est une honte et nous sommes conscients ! L’Algérie est un grand pays que nous aimons quoi que vous pensiez et l’Histoire a montré et montrera encore combien le peuple tunisien tient à l’Algérie».
Les citoyens tunisiens exhortent leurs frères algériens à ne pas les confondre avec «ceux qui tiennent le pays ou qui font partie des organisateurs de ces JCC». «Nous comprenons votre colère et nous la partageons», clament-ils en chœur. Ils disent ne pas être fiers de ce que la délégation algérienne a subi dans leur pays et exigent des excuses officielles des autorités tunisiennes.
Azzeddine Mihoubi appelle son homologue tunisien
Le ministre de la Culture, Azzedine Mihoubi, est revenu sur sa page Instagram sur l’avanie vécue par la délégation d’artistes algériens à Carthage, en Tunisie. Azzeddine Mihoubi a affirmé avoir pris attache avec son homologue tunisien, dès l’instant où il a été informé du traitement humiliant réservé à la délégation algérienne dont la célèbre actrice Bahia Rachedi. Le ministre de la Culture a ajouté que le ministre tunisien n’a pas tardé à agir en se déplaçant sur les lieux et en rencontrant la délégation algérienne à laquelle il a présenté des excuses.
Sarah L.
Comment (199)