Trump et Clinton tirent leurs ultimes cartouches
Hillary Clinton et Donald Trump ont tiré leurs ultimes cartouches, lundi, avec des meetings dans plusieurs Etats pour tenter de convaincre les indécis, au terme d’une campagne présidentielle d’une violence sans précédent et dont l’issue, à la veille du scrutin, demeurait très incertaine.
Si les enquêtes d’opinion donnent une courte avance à la candidate démocrate, l’ex-First Lady sait qu’elle ne peut pas baisser la garde face à un Donald Trump qui a électrisé les débats et révélé par son style agressif une division profonde, et jusqu’alors sous-jacente, de la nation américaine.
A quelques heures d’Election Day, un sondage Economist-YouGov donnait quatre points d’avance à la candidate démocrate avec 45% des suffrages tandis que le projet Reuters/State of the Nation accordait 303 grands électeurs probables à Hillary Clinton et 235 à Donald Trump. Pour être sûr d’entrer à la Maison blanche et succéder à Barack Obama, il faut réunir 270 grands électeurs au moins.
Les chances de Trump dépendront de sa performance en Floride, en Caroline du Nord, dans l’Ohio et dans le Michigan, où les sondages donnent les candidats au coude-à-coude, ainsi qu’en Pennsylvanie, où Hillary Clinton ne bénéficie que d’une courte avance de trois points de pourcentage. Pour que Trump l’emporte, il devra remporter l’essentiel de ces Etats.
Deux Etats perdus dans les trois Etats de Floride, Michigan et Pennsylvanie, assureraient pratiquement une victoire d’Hillary Clinton.
Conscients de la nécessité de faire campagne jusqu’au bout, Hillary Clinton et Donald Trump avaient prévu plusieurs meetings lundi.
«Candidate bidon»
La candidate démocrate était attendue en Pennsylvanie et dans le Michigan avant de clore la journée avec un meeting à minuit à Raleigh, en Caroline du Nord.
Donald Trump a commencé sa journée à Sarasota, en Floride, où il est au coude-à-coude avec Hillary Clinton. Il devait aussi se rendre en Caroline du Nord, en Pennsylvanie et dans le New Hampshire pour finir Grand Rapids, dans le Michigan. Prédisant sa victoire, le milliardaire new-yorkais a qualifié son adversaire de candidate «bidon». «Nous sommes fatigués d’être dirigés par des gens stupides», a-t-il dit aussi.
La candidate démocrate a en retour accusé son adversaire d’attiser les divisions du pays. En ce dernier jour de campagne, elle a de nouveau reçu le soutien du président Barack Obama.
S’exprimant devant environ 9 000 personnes sur le campus de l’Université du Michigan, à Ann Arbor, le président a invité la jeunesse américaine qui l’avait soutenu en 2008 et 2012 à voter pour son ancienne secrétaire d’Etat.
Et il a redit pourquoi Donald Trump n’était absolument pas qualifié, à ses yeux, pour occuper le Bureau ovale, car coupé de la réalité du pays.
«En 70 ans d’existence, il n’a fait preuve d’aucun respect pour les travailleurs. Je ne crois pas qu’il connaisse une seule personne qui travaille, à part les gens qui font le ménage dans ses hôtels ou tondent la pelouse de ses terrains de golf», a-t-il déclaré.
Mais après huit années d’administration Obama, les Etats-Unis s’apprêtent à voter en étant profondément divisés.
Le choix qui leur est proposé est celui de deux personnages mal aimés par l’opinion publique, et qui ont plus inspiré un sentiment de répulsion qu’un mouvement d’adhésion.
Visons opposées
Pour Donald Trump, son adversaire démocrate est une personnalité «corrompue» qui devrait être en prison et incarne la dérive des élites de Washington, la collusion des intérêts privés servis par la mondialisation et le déclin d’une Amérique qui vivrait dans la nostalgie d’une grandeur perdue.
R. I.
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