Retour de Bouteflika en France après l’avoir boudée : fin de la brouille ou urgence ?
Le président Bouteflika a décidé de retourner dans son ancien hôpital de Grenoble, en France, après l’avoir boudé au lendemain de l’affaire des Panama Papers et de la diffusion de sa photo par le Premier ministre français, Manuel Valls, sur son compte Tweeter. Qu’est-ce qui explique ce retournement de situation ? Est-ce la fin de la brouille entre Alger et Paris ou une urgence qui appelle un suivi ou une intervention impératifs in situ de ses médecins traitants sans devoir se déplacer en Suisse, comme la dernière fois ? En tout cas, certains médias se sont empressés d’annoncer – sous la forme interrogative – une éventuelle nécessité pour le président Bouteflika de subir une intervention chirurgicale, même si, dans une vaine tentative de dissiper les doutes et contrecarrer la rumeur, les services de la Présidence ont pris le soin d’informer que ce déplacement était programmé de longue date. Ce qui semble vraisemblable vu l’amélioration ou, du moins, la stabilisation de l’état de santé général de Bouteflika dont le suivi médical est régulier.
En avril dernier, le président de la République avait choisi de se rendre à Genève pour y subir ses contrôles médicaux. Une décision qui avait été interprétée comme une réponse à la publication par le journal Le Monde de sa photo dans l’affaire de l’évasion fiscale dite Panama Papers et la diffusion de l’image de l’audience qu’il avait accordée au Premier ministre français quelques jours plutôt. La crise battait son plein et les autorités algériennes avaient éprouvé une grande colère, les deux affaires ayant donné lieu à des remous qui avaient fait craindre au pouvoir en place une réaction violente de la rue.
Algeriepatriotique s’était interrogé, à l’époque des faits, si la décision de Bouteflika de se rendre en Suisse participait d’une stratégie politique globale et définitive dans les relations politiques avec la France ou si c’était une réaction à chaud, susceptible d’absorber la colère provoquée par ce qui était perçu à Alger comme une offense impardonnable, voire un «complot» visant à saper le moral des Algériens, en attendant que la tempête passe et que les choses reviennent à la normale.
Ce n’était pas la première fois que les relations algéro-françaises étaient mises à mal par des attitudes indélicates émanant de certains dirigeants français – de Sarkozy à Hollande, en passant par l’ex-ministre de la Défense Gérard Longuet –, mais qui se normalisent très rapidement, à la faveur d’une visite officielle ou d’un message promettant, à chaque fois, une amélioration des relations entre les deux pays dans tous les domaines.
Karim Bouali
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