Projet de loi de finances : les députés de l’opposition aiguisent leurs armes
Le controversé projet de loi de finances pour 2017 sera soumis au débat à l’Assemblée populaire nationale (APN) à partir de lundi prochain. De nombreux députés de l’opposition se sont inscrits pour intervenir. Ceux des partis du pouvoir aussi. Le débat risque d’être houleux entre ceux qui approuvent les yeux fermés ce projet de loi et ceux qui émettent des réserves ou rejettent carrément certaines dispositions.
Depuis son adoption en Conseil des ministres le 4 octobre dernier, les partis politiques représentés au Parlement ont exprimé leur point de vue et commenté ce projet de loi. Hormis les deux partis du pouvoir, le FLN et le RND qui jugent «positif» ce texte de loi, les partis de l’opposition, islamistes et démocrates, dénoncent plusieurs mesures qui remettent en cause «les acquis socio-économiques» des Algériens et qui hypothèquent la souveraineté nationale. Les députés du FFS, du PT et de l’Alliance verte promettent d’afficher de manière «vigoureuse» leur rejet de ce projet de loi «antisocial et antinational». Le débat s’annonce ainsi «électrique», sur fond de précampagne électorale pour les législatives de 2017.
«En fin de mandat, les députés vont assurément tenter de tirer leurs dernières cartouches et, surtout, de briller aux yeux de l’opinion publique pour aller à la reconquête de leur électorat», commente un fin connaisseur des arcanes du Parlement. Les dispositions impopulaires contenues dans le projet de loi vont faciliter la tâche pour les députés de l’opposition et la compliquer pour ceux des partis du pouvoir. «Il est possible de voir des députés des partis au pouvoir critiquer certaines dispositions du projet de loi mais soyez sûrs qu’ils le voteront tous haut la main», poursuit notre interlocuteur.
Ceux de l’opposition ont déjà donné un avant-goût de ce que seront leurs contributions aux débats à travers, notamment, de virulentes réactions et des critiques acerbes formulées par les directions de leurs partis. C’est le cas du FFS pour lequel ce projet de loi ne fera qu’aggraver la situation de crise que vit l’Algérie. Pour le PT de Louisa Hanoune, ce projet de loi consacre l’«abandon de la souveraineté nationale». L’Alliance verte n’est pas moins critique, en parlant de bricolage qui va enfoncer l’Algérien dans sa misère sociale.
L’augmentation des taxes va assurément susciter beaucoup de réactions de part et d’autres. Il est possible que les parlementaires de l’opposition veuillent rééditer le même «coup» qu’ en 2015 en faisant bloc commun contre le projet de loi de finances qui avait été voté par la majorité détenue par le FLN et le RND.
Une chose est sûre : l’APN sera une arène d’affrontement préélectoral entre l’opposition et le pouvoir. Et les parlementaires des partis de l’opposition aiguisent leurs armes pour mieux atteindre leurs cibles et engranger à un maximum de points.
Sonia Baker
Commentaires