Les Frères musulmans dans le collimateur du nouveau président américain
Le nouveau président américain va classer la secte des Frères musulmans «organisation terroriste». C’est son conseiller Walid Fares qui le révèle : Donald Trump fera passer au Congrès, dans ce sens, une loi prévue depuis de longues années mais qui était bloquée par Barack Obama, qui les soutenait. Pour le nouveau président américain, les Frères musulmans sont une des plus dangereuses organisations terroristes, car, estime-t-il, ce sont eux qui alimentent l’extrémisme. Selon la même source, Trump lancera contre les éléments de cette secte des frappes militaires, contrairement à Barack Obama et Hillary Clinton qui se limitaient, en fait, à les manipuler politiquement. Cette information a été confirmée par un député égyptien, président de la commission des relations avec l’Afrique au parlement égyptien, qui a été proche de Donald Trump durant la campagne électorale américaine. Il qualifie l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche de «désastre pour les Frères musulmans».
Donald Trump est particulièrement remonté contre les Frères musulmans et il n’est pas exclu que son intention annoncée durant sa campagne électorale, de procéder à la «fermeture totale» des Etats-Unis à tous les musulmans souhaitant entrer sur le territoire américain, était provoquée par l’activisme débordant et outrancier de l’organisation des Frères musulmans dans ce pays. L’entourage de Barack Obama, dont plusieurs éléments ont des liens directs avérés avec les Frères musulmans, avait protesté contre cette proposition de Trump, prétextant qu’elle était contraire aux «valeurs américaines» et que c’était une façon d’encourager les terroristes à considérer les Etats-Unis comme ennemis et à les frapper. Trump s’est corrigé par la suite en exprimant son estime envers les musulmans qui luttent contre le terrorisme islamique radical, confirmant implicitement que sa déclaration ne visait que les extrémistes, dont les Frères musulmans. Ces derniers l’ont bien compris. Un de leurs porte-parole a décrit la victoire de Donald Trump comme une «catastrophe».
C’est sans doute ce que pense aussi Rached Ghannouchi, le chef du parti Ennahda de Tunisie, mais il a préféré user de l’hypocrisie habituelle des islamistes en envoyant un message de félicitations à Donald Trump «pour son élection comme 45e président des Etats-Unis et pour la confiance que lui a accordée le peuple américain ami». Mais Ghannouchi ne peut pas faire oublier sa déclaration d’il y a moins d’un mois, alors que la victoire de Trump était improbable, voire impossible, selon les sondages et les analystes proches des dirigeants des pays occidentaux, dans laquelle il avait osé affirmer que l’organisation terroriste Daech représentait «l’image d’un islam en colère», justifiant ainsi les actes barbares commis par les terroristes par leur colère et non pas par leur déviation par rapport à l’Islam. Parmi les objectifs de Trump en politique extérieure, il y a la stabilisation de la situation au Proche-Orient qui passe par l’éradication du terrorisme, premier facteur de guerre, manipulé par les dirigeants des pays occidentaux pour servir leurs intérêts.
Pour Donald Trump, présenté comme hostile à la guerre, il y a d’autres moyens pacifiques de servir les intérêts des Etats-Unis que cette compromission avec des organisations, comme les Frères musulmans, qui nourrissent l’idéologie du terrorisme.
Houari Achouri
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