Rebrab reçu par le président brésilien : l’homme d’affaires algérien construit un immense complexe sidérurgique au Brésil
Selon l’agence de presse brésilienne The Brazil-Arab News Agency, reprise par les médias britanniques spécialisés, Cevital, le conglomérat industriel entièrement détenu par l’homme d’affaires algérien Issad Rebrab, s’apprête à lancer la construction d’un grand complexe sidérurgique à Maraba, au Brésil. Le magnat de l’industrie agroalimentaire a fait cette annonce à l’issue d’une audience que lui a accordée le président brésilien, Michel Temer, à Brasilia, cette semaine. «Nous avons décidé de construire un complexe d’une capacité initiale de 300 à 500 tonnes d’acier», a déclaré Issad Rebrab, soulignant que Cevital possède déjà l’une des plus grandes aciéries en Italie et détient un grand savoir-faire dans le domaine de la sidérurgie. Le milliardaire algérien a, par ailleurs, indiqué que son groupe avait décidé de lancer cette usine à Maraba pour assurer un accès facile au minerai de fer produit par le géant minier Vale de Carajas, une autre localité située dans l’Etat du Para.
Les travaux de construction de ce complexe s’étaleront sur une période de trois ans. Une fois que l’usine sera livrée et entrera en production, elle devrait permettre la création d’environ 2 500 emplois directs. L’usine contribuera également à «redynamiser l’économie de Maraba et donner une valeur ajoutée au minerai extrait dans l’Etat du Para», a encore affirmé Issad Rebrab.
L’homme d’affaires algérien, dont les relations avec le pouvoir se sont détériorées ces derniers temps, cherche de nouveaux débouchés à l’étranger après avoir racheté des entreprises en faillite en France et en Italie. Son entreprise d’importation de véhicules d’une marque sud-coréenne bat de l’aile après qu’un autre homme d’affaires a décidé d’investir dans la construction d’une usine de montage de la même marque à Tiaret et s’apprête à mettre les premiers véhicules sur le marché dans une vingtaine de jours. Sa tentative de rachat du groupe médiatique El-Khabar a échoué, en raison d’une décision de justice qui a annulé l’opération après que le ministère de la Communication s’y est opposé.
Face aux «blocages» dont il se dit victime, Issad Rebrab avait menacé de transférer ses investissements à l’étranger. Le lancement de la nouvelle usine de sidérurgie au Brésil semble participer de cette logique. Son fils Omar Rebrab, qui dirige la concession automobile, avait annoncé sur une chaîne de télévision privée, il y a quelques mois, que des négociations étaient en cours au Brésil pour l’implantation d’une usine de montage d’autocars d’une marque brésilienne en Algérie. On ne sait pas si cette démarche a abouti mais le choix fait pour ce pays d’Amérique latine pourrait être lié à ce projet.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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