Ould-Abbès rouvre les hostilités avec les frondeurs après leur avoir «tendu la main»
Dans le communiqué qui a couronné la réunion du bureau politique du FLN, hier, l’instance dirigeante du parti a réaffirmé le caractère «légitime» du Xe congrès qui avait intronisé Amar Saïdani, malgré les vives contestations qui avaient émaillé cette élection. «Le bureau politique salue la réaction positive des anciens dirigeants à l’appel du secrétaire général et leur retour au sein des instances légitimes du parti issues du Xe congrès», affirme le bureau politique, dans un message clair aux redresseurs qui dénient à la direction actuelle du FLN le droit de diriger le parti tant que ce dernier «ne reviendra pas à la légalité». Interrogé par Algeriepatriotique, le chef de file des redresseurs avait souligné, après la destitution d’Amar Saïdani, que la priorité des frondeurs était le retour à la légalité et que le nom qui devait remplacer l’ancien secrétaire général leur importait peu.
Les opposants à Amar Saïdani ont eu une réponse à leur revendication. C’est donc à un «non catégorique» qu’ils viennent d’avoir droit de la part de Djamel Ould-Abbès qui décrète, ainsi, que ni le bureau politique ni le comité central ne seront remaniés et que l’éventualité qu’un congrès extraordinaire soit convoqué est définitivement écartée. Bien avant la réunion du bureau politique, Djamel Ould-Abbès avait déclaré tout de go que sa mission allait s’étendre jusqu’à 2020, balayant d’un revers de la main toute possibilité de changement au sein des instances dirigeantes du FLN avant cette date.
Avant de lancer cette pique indirecte aux redresseurs, Djamel Ould-Abbès a pris le soin de «saluer la large adhésion des bases militantes à l’initiative du secrétaire général visant à ressouder les rangs» du parti. Un message sans équivoque qui, bien qu’enveloppé dans un discours rassembleur, signifie clairement que le nouveau patron du FLN ne compte pas céder devant de possibles nouvelles actions des redresseurs pour réclamer l’annulation des décisions issues du congrès de mai 2015.
Si, en effet, Abderrahmane Belayat s’est félicité, dans l’interview accordée à notre site, de la réintégration des parlementaires frondeurs qui avaient été écartés par Saïdani, affirmant que «ce n’est que justice», il a, cependant, réitéré l’exigence des opposants qui réclament que les prochaines élections soient préparées «avec ceux qui sont capables d’assurer le succès du FLN», c’est-à-dire «ceux qui ont contesté le Xe congrès et tout ce qui en a résulté au comité central et au bureau politique».
«Nous ne sommes pas dans une position de bras de fer, mais si le bras de fer nous est imposé, nous sommes capables de le gagner», avait averti Abderrahmane Belayat. La hache de guerre va-t-elle être déterrée après ce communiqué du bureau politique ?
Karim Bouali
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