Alger-Riyad : pour l’ouverture de perspectives «nouvelles»
Le ministre de l’Industrie et des Mines, Abdesslam Bouchouareb, a estimé, mercredi à Riyad, important d’ouvrir des perspectives «nouvelles et prometteuses» qui sous-tendront des relations économiques «solides» entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite. «La situation difficile que nous traversons ensemble ne saura être surmontée si les autorités publiques en Algérie ne venaient pas à prendre une batterie de dispositions et de réformes en vue d’une adaptation et d’une réorientation du système économique, notamment à travers l’encouragement de l’investissement, l’amélioration du climat des affaires et le renforcement du partenariat et de la coopération», a affirmé M. Bouchouareb à l’ouverture des travaux du Forum des opérateurs algériens et saoudiens organisé à l’occasion de la visite officielle qu’effectue le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en Arabie Saoudite. Il a précisé à ce propos que le secteur de l’industrie et des mines en Algérie connaissait une «dynamique sans précédent qui vise, à moyen terme, une intégration effective et positive de l’économie algérienne dans le système économique mondial», rappelant la nouvelle loi sur l’investissement qui met en place un cadre «plus attractif qui accorde plus d’avantages et confère davantage de flexibilité à la concrétisation des projets».
M. Bouchouareb a énuméré à cet effet les mesures incitatives énoncées par la loi en question, soulignant tout particulièrement la définition du cadre des investissements directs étrangers (IDE) de manière à permettre son adéquation avec la place qu’occupe le capital étranger dans l’économie nationale, la rationalisation des mesures incitatives concernant l’investissement et à faciliter l’adaptation du système institutionnel pour un meilleur accompagnement de l’investisseur. La révision de la loi sur les petites et moyennes entreprises est susceptible elle aussi de «créer un cadre favorable pour le développement et la relance d’entreprises tout à fait en mesure de s’adapter aux exigences de l’ère et aux conditions de compétitivité, de développement et de créativité», a-t-il encore dit. Outre les réformes importantes initiées par l’Algérie pour asseoir un cadre «plus attractif avec plus d’avantages» en direction des investisseurs étrangers, M. Bouchouareb a fait remarquer que la Constitution amendée en février dernier octroyait de nouvelles garanties en matière d’industrie, de propriété industrielle et d’encouragement de l’investissement, insistant sur l’amélioration du climat des affaires et de l’investissement qui représente une «priorité» pour le gouvernement à l’heure actuelle.
Evoquant le partenariat entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite, il a rappelé la concrétisation durant la période 2002/2015 de 16 projets d’investissement dans les secteurs de la pharmacie, l’industrie chimique, l’agroalimentaire, du ciment et des groupes électrogènes, outre les projets dans les secteurs tertiaires et le tourisme. C’est là «une preuve supplémentaire attestant de l’existence d’une assise favorable à l’impulsion de multiples autres projets diversifiés», a-t-il poursuivi, avant d’appeler à cette occasion les investisseurs et hommes affaires saoudiens à «intensifier leur contribution à l’économie algérienne, d’autant plus que le gouvernement algérien a lancé des programmes de développement globaux». Il a affirmé que les opérateurs économiques et les hommes d’affaires bénéficieront de «tout le soutien et l’aide nécessaire à la réalisation de leurs projets», tout en souhaitant que ces rencontres ainsi intensifiées permettront de «consacrer nos relations économiques en les hissant au niveau des relations stratégiques privilégiées».
Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Ali Haddad, a estimé, pour sa part, que «la place stratégique de l’Algérie et de l’Arabie Saoudite leur permet de réaliser un partenariat véritable, productif et bénéfique pour les deux pays». Il a ajouté que, jusque-là, le volume des échanges commerciaux était «très faible» par rapport aux capacités disponibles et aux opportunités d’investissement et de partenariat qu’offrent les deux pays, appelant à passer à «une autre étape, celle de la réalisation des projets communs». M. Haddad a affirmé à ce propos que la règle 51/49 que craignent certains «ne constitue pas un obstacle aux investissements étrangers», d’autant que les investisseurs, a-t-il précisé, bénéficient de plusieurs avantages dans les projets créateurs de richesse et d’emploi et qui garantissent le transfert des technologies. Il a en outre appelé à «changer le processus de coopération actuel entre l’Algérie et l’Arabie Saoudite» et à aller vers un partenariat stratégique «solide» entre les deux pays.
Le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (Caci), Laid Benamor, a appelé dans son intervention à intensifier les échanges commerciaux entre les deux pays, soulignant la nécessité de mettre au point des projets communs et d’exploiter toutes les opportunités offertes.
R. E.