Appel pour un hommage à Belleben Belkacem, un chahid oublié
Quand on apprend l’histoire du chahid Belleben Belkacem, on a des difficultés à penser qu’il y a des chouhada oubliés, comme s’il existait des différences dans les hommages qui leur sont dus. «L’autre accusé dans cette affaire, le chahid Belkacem Belleben, succomba suite à ses tortures.» C’est, entre parenthèses, que le nom, déformé, de ce chahid est furtivement cité dans un article consacré à un autre chahid, Badèche Benhamdi, et l’affaire dont il s’agit est celle de l’assassinat dans la matinée du 28 décembre 1956, au 108, rue Michelet (Didouche-Mourad, actuellement), d’Amédée Froger, qui était à l’époque maire de Boufarik et président de la Fédération des maires d’Algérie, «chef incontesté et véritable pilier de la colonisation». Le nom du chahid Belleben Belkacem est effectivement étroitement lié à celui du chahid Badèche Benhamdi. Tous deux ont été injustement impliqués dans l’assassinat d’Amédée Froger, qui s’est avéré immédiatement être une action de provocation destinée à «monter» des expéditions punitives contre la population musulmane d’Alger. Tous deux ont subi les pires tortures de la part des Bérets verts du Ier Régiment des étrangers parachutistes (Ier REP).
Badèche Benhamdi était accusé, à tort, d’avoir commis l’attentat, et Belleben Belkacem d’avoir caché l’arme qui a servi à cet attentat. Ils ont été écroués à la prison de Serkadji ; Badèche Benhamdi a été jugé et condamné à mort le 11 avril 1957 (moins de deux mois après son arrestation) et exécuté le 25 juillet 1957. Belleben Belkacem est décédé le 11 mars 1957 à la prison de Serkadji des suites de ses tortures.
Au cours du procès de Badèche Benhamdi, ses avocats, Gisèle Halimi et Yves Dechezelles, ont évoqué à l’audience la mort sous la torture de Belleben Belkacem. Il est enterré à El-Alia, dans une tombe pratiquement abandonnée, «la sépulture se confond avec le sentier», selon un de nos lecteurs qui lance un appel à sa famille, à Biskra, pour se manifester et aux autorités pour rendre hommage à ce martyr «oublié».
Belleben Belkacem est né en 1898 à Biskra, fils de Belleben Mohamed Ben Aben et de Aïcha Bent Mohamed. Il a habité Alger dans les années 1950. Il était garçon de café au 58, rue Sadi-Carnot (rue Hassiba-Ben-Bouali actuellement).
Houari Achouri
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