Y a-t-il un plan secret en France pour se débarrasser des terroristes en les exfiltrant ?
Selon l’agence presse officielle libyenne, un terroriste franco-algérien, originaire de l’est de la France, a été arrêté mercredi par l’armée libyenne à Benghazi. La chaîne de télévision française M6 avait diffusé, la veille, une vidéo contenant des confessions de ce même terroriste, dont le nom n’a pas été cité. Selon ces sources, le djihadiste franco-algérien en question se préparait à se rendre en Syrie pour rejoindre le Front Al-Nosrah, organisation affiliée à Al-Qaïda, tout en précisant qu’il n’avait pas l’«intention» de rejoindre l’«Etat islamique» (Daech). Ce qui, dans le fond, ne saurait lui accorder aucune circonstance atténuante. Il s’agit, d’après la même source, du premier djihadiste français activant avec une organisation terroriste arrêté à Benghazi. Mais il y a quelques mois, deux autres Français avaient été arrêtés dans le sud de la Tunisie. Ils étaient, selon les autorités tunisiennes, sur le point de traverser la frontière avec la Libye pour y recevoir une formation et rejoindre, par la suite, le front syrien.
Cette arrestation relance, en France, le débat sur la persistance de départs de terroristes pour rallier le Moyen-Orient, en dépit de tous les dispositifs draconiens adoptés à l’aune des attentats terroristes qui ont endeuillé ce pays depuis deux ans. Selon les dernières statistiques, il y aurait encore quelque 1 300 terroristes français signalés en Syrie et en Irak.
Les autorités françaises se plaignent de façon récurrente des risques que constituaient d’éventuels retours de ces terroristes sur la sécurité interne. Ces risques sont justifiés notamment par les pressions qui s’exercent depuis quelque temps sur ces groupes activant en Irak et en Syrie où l’étau s’est sérieusement resserré autour d’eux après l’intervention de l’armée de l’air russe. Mais ces autorités se soucient moins des départs qui sont, d’après les rapports livrés par les services de sécurité, de plus en plus nombreux, tellement nombreux que des observateurs ne se gênent pas de se demander si ces jeunes candidats au «djihad» se rendant en Libye ou ailleurs ne bénéficient pas de facilités, directes ou indirectes, de par les services secrets de ce pays dans le cadre d’un plan visant à s’en débarrasser «à moindre coût».
Les mêmes interrogations furent soulevées au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 lorsque les Américains, pour éloigner le péril terroriste, préféraient les attirer vers les multiples foyers de tension qui existaient à l’époque ou qu’ils ont eux-mêmes provoqués en Afghanistan, en Somalie, en Irak et au Soudan.
R. Mahmoudi
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