Pourquoi Saïdani a-t-il coopté un consul général en France au comité central du FLN ?
Les intrigues de l’ex-secrétaire général du FLN, Amar Saïdani, commencent à remonter à la surface, quelques semaines après son éviction de l’appareil politique. Ainsi, selon une source digne de foi qui s’est confiée à Algeriepatriotique, un consul général en poste en France, ancien wali, a été «placé» membre du comité central du FLN, sans avoir participé au congrès, grâce à un coup de pouce d’Amar Saïdani. Il est permis de s’interroger sur les intérêts qui ont motivé cette faveur profitant au diplomate alors chargé du consulat d’Algérie à Lille, dans le nord de la France. Quand on sait que l’ex-patron du FLN a investi de gros sous dans l’immobilier à Paris, on est en droit de se demander s’il n’a pas d’autres affaires dans la région lilloise où le diplomate dirigeait la chancellerie algérienne avant d’être nommé à la tête d’un autre consulat général, dans une grande ville du sud de la France.
En plus de renseigner sur les pratiques peu orthodoxes de l’organique du plus grand parti politique du pays qui promeut des absents à des postes clés, la cooptation d’un diplomate à ce niveau de responsabilité politique risque de poser problème lors des prochaines échéances électorales en France. La compétition démocratique devra souffrir encore une fois du déficit de neutralité de la part d’une administration consulaire pilotée par un diplomate partisan.
Algeriepatriotique révélait récemment les tourments judiciaires d’Amar Saïdani par rapport au scandale financier dit des «3 000 milliards» en plus de liens troubles avec des officines étrangères, ce qui lui aurait valu une décision d’interdiction de sortie du territoire, non démentie à ce jour. La crédibilité du nouveau consul général en question risquerait, par conséquent, de voler en éclats s’il s’avérait que ce dernier entretiendrait des relations privilégiées avec le mentor déchu du FLN.
Nos tentatives d’en savoir plus auprès de la nouvelle direction de l’ex-parti unique sont restées vaines pour l’instant, mais Ould-Abbès prévoirait de se rendre dans les prochains jours en France. Saura-t-il demander courtoisement au consul général en question de démissionner du FLN ou récupérera-t-il le diplomate en le plaçant sous son aile ? Rien ne permet d’anticiper sa décision. Le ministère des Affaires étrangères réagira-t-il pour mettre fin à cette aberration, bien qu’il soit clair que ce nouveau membre coopté du comité central FLN ait été imposé hors du circuit diplomatique. Son maintien à ce poste posera un sérieux problème de conflit d’intérêts lors des prochaines échéances électorales.
Maya Loucif
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