Royaume-Uni : Paul Nuttall nouveau leader de l’extrême-droite
Paul Nuttall a été élu ce lundi à la tête de l’Ukip et devra relever le défi de succéder au charismatique Nigel Farage, allié de Donald Trump, dont le départ pourrait fragiliser le parti anti-immigration et pro-Brexit. Nuttall a devancé les deux autres candidats, Suzanne Evans et John Rees-Evans, pour prendre les rênes de la troisième force politique britannique, avec 12,6% des voix aux législatives de 2015. «C’est un nouveau départ, nous allons rassembler le parti et en finir avec les divisions. Je veux qu’on remplace le Parti travailliste et qu’on devienne la voix patriotique du peuple», a lancé l’ancien bras droit de Farage aux militants réunis à Londres. L’ancien leader-adjoint d’Ukip devient le troisième patron de la formation d’extrême-droite en trois mois après le règne express de trois semaines de Diane James qui a démissionné en octobre et contraint Nigel Farage à revenir pour un bref intérim.
Le parti, dont le nombre d’eurodéputés est passé de 24 à 20 en quelques mois et qui doit faire face aux accusations de financement de sa campagne pour les législatives de mai 2015 et du référendum sur l’appartenance à l’UE avec des fonds européens, a choisi de s’accrocher à la raison de sa création : le Brexit et sa mise en application effective. «Je pense que la période de lune de miel de Theresa May est en train de se terminer et vous allez voir assez vite que nous avons un gouvernement qui va rétropédaler sur le Brexit et trahir les Britanniques. Et je m’attends, alors, à une avalanche d’adhésion à l’Ukip», a-t-il pronostiqué.
Son prédécesseur a profité de l’occasion de l’élection d’un nouveau leader à la tête d’Ukip pour annoncer «à ceux qui pensent que 2016 a été une année horrible», qu’il était «désolé de leur annoncer d’autres mauvaises nouvelles à venir», citant les élections en Autriche, dimanche, et aux Pays-Bas, en Allemagne et en France l’année prochaine.
Mais la surprise est venue de Paul Nuttal qui a emboîté le pas à son prédécesseur en se démarquant du Front national (FN) français, rappelant «ne pas siéger au sein du même groupe au Parlement européen», avoir «des politiques économiques complètement différentes» et ne pas partager la volonté de Marine Le Pen de stopper toute immigration. «Nous pensons que l’immigration est une bonne chose mais nous devons être capables d’en contrôler le nombre», a-t-il affirmé, souhaitant néanmoins aux Français qu’«un jour, ils obtiennent leur Frexit» et procèdent au divorce d’avec Bruxelles.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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