Erdogan : «Il existe de nombreuses alternatives à l’UE»
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a affirmé mardi que la Turquie avait «de très nombreuses alternatives» à une adhésion à l’Union européenne, des déclarations qui surviennent alors que les relations entre Ankara et Bruxelles sont très tendues. «Nous n’avons pas encore refermé le livre de l’UE (…) mais le tableau actuel ne nous permet pas d’avoir des attentes optimistes», a déclaré M. Erdogan lors d’un discours à Istanbul. Et d’ajouter : «Il existe pour la Turquie de très nombreuses alternatives» à l’UE.
Les déclarations de M. Erdogan surviennent après des semaines d’échanges acerbes entre Ankara et Bruxelles, qui accuse les autorités turques de matraquer l’opposition depuis la tentative de coup d’Etat en juillet. Cette tempête diplomatique fait tanguer un pacte conclu en mars entre le gouvernement turc et l’UE, qui a permis d’assécher le flux de passages clandestins vers l’Europe via les îles grecques en mer Egée.
La semaine dernière, le chef de l’Etat turc avait menacé l’UE d’«ouvrir les frontières» pour laisser passer les migrants voulant se rendre en Europe, au lendemain de l’adoption par le Parlement européen d’une résolution non-contraignante appelant à geler les négociations d’adhésion d’Ankara. Les eurodéputés ont justifié leur décision par la «disproportion» des «mesures répressives prises par le gouvernement turc» après le putsch manqué en juillet.
Après la tentative de coup d’Etat imputée par le pouvoir turc au prédicateur Fethullah Gülen qui vit aux Etats-Unis, plus de 100 000 personnes, notamment des professeurs, militaires et magistrats, ont été arrêtées, limogées ou suspendues.
Signe des tensions entre Ankara et l’UE, Erdogan a récemment évoqué l’option d’un référendum de poursuivre ou non le processus d’adhésion à l’UE, et un possible rapprochement avec l’Organisation de coopération de Shanghaï (OCS) coparrainé par la Chine et la Russie.
R. I.
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