Selon le journal britannique The Guardian : l’Arabie Saoudite est au bord de la faillite
Les Al-Saoud traversent la plus grave crise de leur histoire. Depuis le début de la crise pétrolière, qu’ils ont en grande partie provoquée en inondant le marché, ils sont toujours incapables de juguler les effets néfastes de la chute des cours du baril, nonobstant les mesures d’austérité drastiques qu’ils ont décrétées et qui touchent, pour la première fois, les salaires des fonctionnaires et les budgets alloués au tiers secteur.
En octobre dernier, le ministre saoudien des Finances a avoué que le pays risquait de se retrouver, dans trois ans, dans une situation de cessation de paiement. C’est pourquoi, d’ailleurs, Riyad a accepté de faire des concessions – auxquelles il n’aurait jamais consenti en temps normal – avec ses partenaires de l’Opep pour stopper la dégringolade.
C’est l’analyse que partage le très sérieux quotidien britannique The Guardian, qui affirme que l’Arabie Saoudite «court inexorablement vers la banqueroute», ce qui prélude à la chute proche de la monarchie wahhabite. Dans une analyse publiée lundi, le journal londonien compare la situation que traverse aujourd’hui la monarchie saoudienne avec l’intermède qui a précédé la chute du Chah d’Iran, en 1979. A l’époque, Riyad entretenait de bonnes relations avec Téhéran, les deux capitales étant à la solde des Etats-Unis. Mais après l’évènement de la «révolution islamique» de l’Ayatollah Khomeiny, l’Occident a misé exclusivement sur l’Arabie Saoudite pour s’assurer une stabilité en matière d’approvisionnement en hydrocarbures.
L’auteur de l’article arrive à cette conclusion que la crise est aujourd’hui telle que le parrain américain ne peut plus empêcher l’effondrement du régime wahhabite «qui peut survenir aussi rapidement». Le plus grave est que, selon l’analyste, «une révolution religieuse risque de succéder (à la monarchie en place, ndlr) et de s’accaparer ainsi de l’immense arsenal militaire qui se trouve dans ce pays». Sachant que l’Arabie Saoudite alloue, chaque année, des budgets faramineux pour l’achat d’armes.
Le journal revient sur les scandales provoqués, cette année, par la signature d’un marché d’armement à hauteur de 1,7 milliard de dollars avec le gouvernement britannique, accusé par de nombreuses ONG internationales d’alimenter de la sorte indirectement l’insécurité et la violence terroriste dans le monde, en vendant des armes à un régime qui assure le financement et l’encadrement des organisations terroristes les plus meurtrières, et qui commet des crimes de guerre en séries au Yémen.
R. Mahmoudi
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