Interview musclée de Lamamra : le diplomate assène un «direct» à ses détracteurs
Le ministre des Affaires étrangères est intervenu, hier au soir, dans une émission de télévision en direct, durant laquelle il a pu réaffirmer les positions de l’Algérie par rapport aux questions internationales majeures. L’interview réalisée au nouveau siège des Affaires étrangères à Alger, renseigne sur l’importance accordée par l’Etat à l’appareil diplomatique sous l’impulsion remarquable de Ramtane Lamamra. C’est un authentique ministre d’Etat qui a asséné un «direct» à des détracteurs ennemis de l’Algérie qui annoncent régulièrement son départ du gouvernement.
«Tout vient à point à celui qui sait attendre.» L’axe Rabat-Paris a pu vérifier l’adage en suivant le propos sage et net de toute bavure du ministre qui a encore une fois abordé les sujets les plus délicats avec la pédagogie nécessaire pour expliquer le sens des positions algériennes dans chaque dossier. Elégance du verbe et formules acérées, Ramtane Lamamra réussit ce pari difficile pour beaucoup de ses homologues d’autres pays : prouver la cohérence de la politique étrangère d’Alger et les principes cardinaux du droit international. Certes, la prouesse prend racine dans l’histoire du pays et ses choix révolutionnaires en faveur d’un monde apaisé et totalement décolonisé, et le ministre algérien a su glisser des rappels historiques pertinents dans ses réponses très actuelles.
Autodétermination incontournable des peuples sahraoui et palestinien, règlement des différentes crises par le dialogue inclusif en Libye, au Mali, en Syrie… Lutte implacable et coopération efficace contre le terrorisme, renforcement des échanges économiques gagnant-gagnant, construction maghrébine, solidarité internationale, réforme des institutions onusiennes, relations bilatérales, développement des représentations diplomatiques à l’étranger avec une empreinte marquant un renouveau : le réveil africain en tant que continent émergent fort de sa cohésion, enfin, retrouvée.
De l’avis de nombreux experts des relations internationales, la dynamique africaine extraordinaire menée par l’Algérie est perçue comme une menace de «grande taille» pour les tenants de l’ordre mondial. Lamamra, qui a le triomphe modeste et qui ne cesse de louer les mérites de tous les autres acteurs nationaux et africains dans la réhabilitation du droit au développement du continent, demeure pour les néocolonialistes l’homme à abattre.
Il se dit même, depuis quelque temps, que des personnalités sont mandatées à partir de capitales étrangères auprès du Premier ministre et du président de la République pour dénigrer Ramtane Lamamra et affaiblir la diplomatie algérienne. L’entreprise devient pernicieuse quand ces émissaires trouvent des complicités internes qui prêtent la main au sabordage pour de vils motifs de jalousie ou de compétition de carrière. A la suite de l’émission d’hier, en direct, les millions d’Algériens confiants et la poignée de nationaux en embuscade contre le ministre d’Etat vont comprendre que le président Abdelaziz Bouteflika tient à Ramtane Lamamra et au travail titanesque qu’il accomplit. La maîtrise des problématiques internationales et l’élégance du style le justifient assez.
Maya Loucif
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