Réponse sèche des Marocains à l’appel de Lakhdar Brahimi à l’ouverture des frontières
Fatiha Daoudi, intellectuelle marocaine qui plaide – comme l’ensemble de ses compatriotes sujets de Mohammed VI – pour l’ouverture de la frontière terrestre entre l’Algérie et le Maroc en manipulant l’opinion internationale par une approche socio-sentimentale, s’apitoyant sur la «séparation des familles» des régions limitrophes, vient de lancer un camouflet à notre ancien ministre des Affaires étrangères, en répondant sèchement aux «avances» de Lakhdar Brahimi. Fatiha Daoudi, qui se rit de l’«angélisme» de l’expérimenté diplomate algérien, a répondu dans une tribune parue dans le Huffington Post Maghreb-Maroc. «Non, M. Brahimi, il ne peut y avoir d’apaisement politique entre l’Algérie et le Maroc sans la résolution de l’affaire du Sahara !», tranche la militante, qui se livre à un cours d’histoire révisionniste sur l’origine du contentieux entre le royaume chérifien et l’Algérie.
«Elle (l’Algérie, ndlr) devrait aussi remettre en cause son aide au Polisario sous le slogan ronflant du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et qui n’a pour conséquence que la pénalisation de notre région. Force sera aussi pour le Maroc de rectifier, sur le plan international, sa position dans cette affaire et d’affirmer haut et fort qu’il n’y a pas de litige entre lui et le Polisario, mais bien avec l’Algérie», affirme l’auteure de l’article commandé à partir de Rabat.
A quelques semaines du rendez-vous crucial de l’Union africaine, en son siège dans la capitale éthiopienne, annonçant une offensive de l’imposteur marocain qui veut imposer son adhésion pour neutraliser le front africain contre sa politique coloniale sur le Sahara Occidental, Lakhdar Brahimi a tendu la joue aux gifles d’un Makhzen qui ne l’a pas raté. Maladresse d’un aîné au tempérament ramolli par le poids des ans ou résignation mystérieuse d’un Algérien retourné ? Le discours démesurément conciliateur de Lakhdar Brahimi inflige une humiliante fin de non-recevoir de la part des Marocains, plus arrogants que jamais.
Lakhdar Brahimi avait émis le vœu d’une normalisation des relations algéro-marocaines, estimant que les frontières devaient être rouvertes. Algeriepatriotique s’était alors interrogé si l’ancien bras droit du Secrétaire général de l’ONU ne servait pas d’intermédiaire pour le compte de Rabat auprès du président Bouteflika qui le reçoit en audience régulièrement. Usé par tant d’échecs dans les complexes tentatives de résolution des contentieux internationaux, comme celui de la crise en Syrie qui l’a poussé à démissionner, Lakhdar Brahimi a-t-il accepté de promouvoir le renoncement au droit international en échange de la construction maghrébine ?
Reste à souhaiter que le message du Makhzen démasque les promoteurs zélés de l’ouverture des frontières, illustres responsables politiques du passé ou ambitieux politiciens missionnés par Rabat ou Paris.
Maya Loucif
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