La Grande-Bretagne craint une attaque de Daech à l’arme chimique venant du Maroc
Dans une interview accordée au Sunday Times, le ministre britannique chargé de la sécurité nationale, Ben Wallace, a lancé une très sérieuse mise en garde contre un projet macabre de Daech qui préparerait une attaque d’envergure à l’arme chimique en Grande-Bretagne, la qualifiant de «la pire de toutes». Selon le premier responsable du département sécuritaire du gouvernement britannique, Daech avait déjà utilisé des armes chimiques sur de vastes territoires sous son contrôle en Syrie et en Irak, soulignant que les autorités marocaines ont récemment démantelé une cellule terroriste spécialisée dans la manipulation de substances chimiques pouvant servir à la fabrication d’une bombe ou d’une «toxine mortelle». Pour Ben Wallace, «l’objectif du groupe terroriste est de mener des attaques spectaculaires provoquant le plus grand nombre de victimes, pour instaurer un climat de terreur».
Cette dangereuse organisation «n’a aucune barrière morale pour recourir à ce type d’armement en vue de provoquer un massacre parmi les populations civiles», précisera le responsable britannique, indiquant que ce groupe «cible plus que jamais le Royaume-Uni». L’analyse du ministre britannique de la Sécurité développée dans les colonnes du Sunday Times intervient à quelques heures de l’attaque terroristes ayant fait au moins 39 morts dans la soirée du Nouvel An dans une boîte de nuit à Istanbul.
M. Wallace évoque, par ailleurs, la présence sur le sol britannique de «traitres» qui posent une réelle menace à la sécurité du pays, soulignant que le risque «est tellement grand que des gens se préparent au moment où nous parlons pour passer à l’acte». Selon lui, les services de sécurité effectuent continuellement des exercices pour faire face à des attaques terroristes par des loups solitaires ou des groupes armés très bien structurés. La police est également préparée à gérer une situation d’attaque d’envergure visant à massacrer le plus grand nombre d’individus.
La question du retour des terroristes britanniques ayant servi en Syrie a longuement été évoquée par Ben Wallace, qui a exprimé une grande crainte des autorités de son pays au sujet du retour de ces djihadistes chassés des bastions de Daech au Proche-Orient. Ces éléments armés inquiètent par leur capacité de nuisance. Selon le ministre britannique, leur retour poserait indiscutablement une menace sécuritaire croissante pour la Grande-Bretagne.
Plus de 800 Britanniques ont intégré les rangs de Daech en Syrie depuis 2013, un peu moins de la moitié sont retournés, alors qu’environ une centaine a trouvé la mort dans les opérations de l’armée syrienne et les actions terroristes.
Il faut rappeler, enfin, que la Grande-Bretagne a toujours servi de base arrière aux terroristes du GIA algérien dans les années 1990 et que ses mosquées étaient toutes dirigées par des prédicateurs extrémistes affiliés à Al-Qaïda et prônant la violence armée pour instaurer un régime théocratique aussi bien dans le monde musulman qu’en Europe. Les mises en garde du responsable politique britannique sont, dès lors, aussi dérisoires que tardives.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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