Menacés de disparition : les partis islamistes multiplient les alliances pour survivre
Le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le Front du changement d’Abdelmadjid Menasra ont signé un projet de fusion qui devrait être entériné vendredi ou samedi par les conseils consultatifs des deux formations. Cette décision survient deux semaines après la fusion de deux autres partis islamistes, le Front pour la justice et le développement (FJD) d’Abdallah Djaballah, et son ancien parti, Ennahda, actuellement dirigé par Mohamed Dhouibi.
L’information a été confirmée ce jeudi par l’ex-ministre de l’Industrie et de la Restructuration et chef du Front de changement, lui-même transfuge du MSP, dans un message posté sur sa page Twitter. Mais M. Menasra n’en dit pas plus et ne précise pas si cette alliance était liée aux élections législatives ou si elle est, au contraire, définitive. Selon un membre du bureau exécutif du MSP, Nacer Hamdadouche, il s’agit d’un projet d’«union stratégique» dans le cadre du redéploiement du «MSP originel», impliquant aussi la participation des militants des deux partis aux prochaines élections sur des listes communes.
De son côté, le président du MSP, Abderrezak Mokri, a commenté cet événement en écrivant sur sa page Facebook ce jeudi : «C’est une très bonne chose que le mouvement islamiste s’unisse sur ses deux trajectoires fondatrices respectives, à savoir celle tracée par le MSP, fondé par cheikh Mahfoud Nahnah, et celle conduite par le mouvement Ennahda, fondé par Abdallah Djaballah.» Pour M. Mokri, les élections sont moins importantes que l’union des factions islamistes. «Le plus important, explique-t-il, est que le mouvement islamiste ait un projet national et civilisationnel pour l’islam et l’Algérie, porté par des projets politiques et stratégiques sérieux, réalistes et efficaces qui seront menés par des ressources humaines motivées et qualifiées.»
Selon nombre d’observateurs de la scène politique, cette restructuration précipitée des partis islamistes est essentiellement dictée par leur crainte d’une lourde défaite aux législatives d’avril prochain, surtout que la nouvelle loi électorale, dans une de ses dispositions, interdit aux formations n’ayant pas obtenu plus de 4% aux précédentes élections de se présenter à des élections. Ce qui menaçait de disparition aux mois deux de ces quatre formations alliées.
R. Mahmoudi
Comment (31)