Le complexe sidérurgique de Bellara : un poumon économique
Projet d’importance et d’intérêt nationaux, le futur complexe sidérurgique de la zone de Bellara, à El-Milia (au sud-est de Jijel), est l’autre poumon économique du pays dont la portée stratégique est de mettre fin à l’importation de l’acier. Lancé en réalisation en 2015, ce projet de l’Algerian Qatar Steel (AQS), fruit d’un partenariat entre l’Algérie qui détient 51% et le Qatar avec 49% du capital, est appelé à «révolutionner» l’industrie nationale en offrant un marché d’acier équilibré, régulier et compétitif.
Le taux d’avancement des travaux de réalisation du complexe sidérurgique de Bellara a atteint plus de 60%, ont affirmé des responsables de l’AQS, propriétaire du projet. Les travaux du premier laminoir sur les trois prévus dans ce grand complexe industriel sont actuellement à 70%, ont de leur côté souligné à l’APS les responsables du groupe italien Danielli, chargé de la construction de cet ensemble sidérurgique.
S’étendant sur une superficie avoisinant les 216 ha, le complexe «balayera d’un revers de la main» la dépendance aux importations d’acier, a soutenu le directeur général adjoint de l’AQS, Sofiane Chaib Setti, qui a mis l’accent sur l’importance de cet investissement dans la mise en place d’une industrie algérienne développée et compétitive. Devant entrer en exploitation courant 2017, le complexe sidérurgique de Bellara, qui sera doté de deux aciéries et de trois laminoirs, est l’un des plus importants projets d’investissement.
D’un coût de 170 milliards de dinars, le complexe sidérurgique de Bellara offre actuellement 3 000 postes de travail. En phase d’exploitation, il proposera 1 500 emplois directs et pas moins de 10 000 indirects et métamorphosera toute la région.
Une capacité prévisionnelle de 4 millions de tonnes/an d’acier
Avec une capacité de production dans une première phase de 2 millions de tonnes d’acier par an, puis 4 millions de tonnes dans une deuxième phase, le complexe sidérurgique produira l’acier plat et des aciers spéciaux, et accompagnera l’évolution des différentes filiales industrielles, celle ferroviaire et du secteur automobile notamment, a tenu à souligner le DG adjoint de l’AQS. Ce projet sidérurgique ouvrira de nouvelles perspectives de développement socioéconomique pour Jijel en particulier et pour toute l’Algérie, ont souligné les responsables concernés, qui ont fait part de l’effet «domino» qu’aura ce projet sur tous les secteurs. Combiné au dynamisme du port de Djendjen à la faveur du parachèvement du projet de la pénétrante autoroutière entre Jijel et la ville d’El Eulma (Sétif), cet investissement sera d’un impact certain sur l’économie régionale et nationale, affirme-t-on.
Une méga-centrale électrique pour consolider le pôle industriel de Bellara
Dans la zone de Bellara, une centrale électrique est en voie de parachèvement. La centrale électrique, pour laquelle un investissement de 89 milliards de dinars a été consenti et implantée à proximité immédiate du complexe, devra assurer une alimentation constante en cette énergie vitale pour cette industrie capitale. D’une capacité de près de 1 400 mégawatts (1 398,29 MW), cette centrale électrique, réalisée dans le cadre du projet du complexe sidérurgique algéro-qatari de Bellara, sera d’un impact considérable dans le développement de cette industrie «de première importance sur le tableau de bord de l’économie nationale», escompte-t-on. Le tiers de la capacité globale de cette centrale électrique, soit environ 400 mégawatts, dont la réception est prévue en 2018, sera consommé par le complexe de Bellara, a indiqué Chaib Setti, précisant qu’une amenée énergétique de 440 kV était en cours depuis la station d’Oued El Athmania (Mila) pour permettre à cette usine sidérurgique d’effectuer sans la moindre contrainte ses premiers essais. Sur le plan environnemental, toutes les dispositions techniques nécessaires ont été prévues pour réduire les nuisances sonores ou les effluents liquides, a-t-on assuré.
R. E.
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