Guantanamo : Amnesty dénonce l’impunité de Washington
Amnesty International rappelle dans un communiqué diffusé ce mardi que, quinze ans après les premières arrivées de détenus à Guantanamo, «55 personnes y sont toujours incarcérées, dont 45 sans inculpation ni procès. Les dix autres ont été traduites en justice (…) dans le cadre de procédures non conformes aux normes internationales d’équité des procès, qui sont pourtant juridiquement contraignantes pour les Etats-Unis. Six risquent actuellement une condamnation à la peine de mort à l’issue de procès ainsi entachés d’irrégularités», indique l’ONG internationale.
«Près de la moitié des détenus se trouvant encore à Guantanamo faisaient l’objet, avant leur transfert à la base navale, d’une privation de liberté dans le cadre du programme de détentions secrètes de l’Agence centrale du renseignement (CIA)», note Amnesty International, qui rappelle que la base de Guantanamo «elle-même a été utilisée comme un des ‘‘sites noirs’’ de la CIA en 2003 et 2004». L’ONG dénonce à ce propos la «torture» et les «traitements cruels, inhumains ou dégradants» qui «faisaient partie intégrante du programme de la CIA» à Guantanamo, alors que «l’impunité en relation avec ce programme continue», s’indigne cette ONG.
Amnesty International demande au président Obama, «même s’il lui reste peu de temps avant de quitter ses fonctions», de mettre fin aux détentions à Guantanamo et de le faire «conformément aux obligations des Etats-Unis en matière de droits humains». Mais «il est peu probable» que les Etats-Unis accepteraient de se justifier sur les violations des droits humains si la demande émanait d’autres gouvernements, souligne l’ONG, qui exhorte «le reste du monde» de ne pas accepter de se justifier à son tour face aux récriminations des Etats-Unis qui ne respectent pas eux-mêmes les principes universels des droits de l’Homme.
Lina S.