Selon un média libanais : Israël veut infiltrer l’Algérie pour porter atteinte à son unité
Le réseau d’espionnage au profit d’Israël démantelé la semaine dernière par les services de sécurité à Ghardaïa donne un aperçu de la férocité des guerres secrètes qu’affronte l’Algérie. En particulier celles qui sont déclarées par Israël. Pourquoi le Mossad en veut-il particulièrement à l’Algérie et pourquoi opère-t-il si loin de ses bases ? La chaîne de télévision libanaise Al-Mayadeen soutient que l’Etat hébreu cultive une rancune historique à l’égard de l’Algérie en raison du rôle qu’elle a joué durant la guerre israélo-arabe de 1973. Au cours de cette guerre, l’armée algérienne avait infligé de lourdes pertes aux unités israéliennes. Et les Israéliens ont juré vengeance, affirme la même source, qui ajoute que Tel-Aviv a décidé également de faire payer à l’Algérie son soutien indéfectible à la cause palestinienne. La télévision libanaise rappelle que l’Algérie a, depuis les années 1960, mis sa machine diplomatique au service de la lutte des Palestiniens pour la liberté. C’est d’ailleurs grâce au long travail de coulisses mené par l’Algérie et d’autres alliés que les Palestiniens ont pu remporter de nombreuses batailles à l’ONU. Et cela, l’Etat sioniste ne le digère pas.
Al-Mayadeen affirme que le projet des Israéliens est aujourd’hui d’infiltrer la société algérienne afin d’en briser l’unité. Connu pour être spécialisé dans les assassinats, la manipulation et la propagande, le Mossad veut monter les Algériens les uns contre les autres et créer des foyers de tension afin de provoquer une somalisation du pays. La télévision libanaise ajoute que l’Algérie est actuellement le pays qui lui résiste le plus au Maghreb, ajoutant que les Israéliens ont depuis longtemps leurs entrées au Maroc et en Tunisie. Les ressortissants israéliens peuvent d’ailleurs voyager sans problème dans ces pays.
Le même média affirme également que les services spéciaux israéliens accordent un intérêt particulier au projet de modernisation de l’armée algérienne, tout comme elle scrute de très près les relations qu’entretient l’Algérie avec la Russie, le Hezbollah et l’Iran, ses plus farouches ennemis. Mais plus globalement, l’Algérie semble gêner aussi Israël dans son projet de se réimplanter en Afrique. L’affaire de Ghardaïa intervient d’ailleurs quelques mois à peine après le lancement par Tel-Aviv d’une offensive diplomatique en direction du continent.
Le ministre des Affaires étrangères israélien, Avigdor Lieberman – dirigeant du parti d’extrême-droite Israel Beytenou – avait effectué une tournée en Afrique du 2 au 10 septembre dernier au cours de laquelle il a visité l’Ethiopie, le Kenya, le Ghana, le Nigeria et l’Ouganda. En plus de convaincre certaines capitales du Sahel de rétablir leurs relations avec son pays, Lieberman avait aussi pour objectif de contrer l’Iran qui gagne du terrain sur le continent. Actuellement, les Israéliens travaillent sur un projet de sommet Israël-Afrique à Lomé en 2017. Ce projet avait été rendu public au lendemain de la visite effectuée par Faure Essozimna Gnassingbé du 7 au 11 août 2016 en Israël. Cette visite était la deuxième du genre après celle de 2012.
Khider Cherif
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