Les législatives signent-elles l’arrêt de mort de l’Instance de concertation de l’opposition ?

Lors de l'une des réunions de l'Instance en avril dernier. New Press

L’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ICSO) va se réunir demain, lundi 23 janvier, à Alger au siège du Mouvement de la société pour la paix (MSP). L’ordre du jour de cette réunion est de discuter des prochaines élections législatives et de la meilleure organisation des rangs de l’opposition pour faire face à la prévisible fraude électorale. Cette réunion risque d’échouer. La raison ? Les partis siégeant dans cette instance n’ont pas eu tous la même position par rapport aux prochaines élections législatives.

Certains, comme la formation de Benflis et celle de Soufiane Djilali, ont opté pour le boycott, les autres, plus nombreux, ont choisi plutôt de participer. S’ils sont d’accord sur la nécessité d’aller vers un changement pacifique, ces partis ne semblent pas partager la même vision de la démarche à suivre pour l’obtenir. Les «boycotteurs», dont le parti Talaie El-Hourriyet, ne semblent pas prédisposés à apporter leur contribution dans cette élection, même si pour aider leurs «partenaires» de l’opposition qui ont choisi d’aller à cette aventure électorale aux résultats définis à l’avance. Même minoritaires, les boycotteurs des prochaines législatives refusent de se soumettre à l’avis majoritaire. Cette situation mine l’Instance de concertation et de suivi de l’opposition (ICSO).

Selon des sources sûres, l’ICSO est au bord de l’explosion en raison des divergences apparentes entre certains membres. Des membres de la Coordination pour les libertés et la transition démocratique (CLTD) ne supportent plus la présence de Jil Jadid dans cette Instance. Ce parti, dirigé par Soufiane Djilali, a démissionné de la CLTD pour dénoncer les «participationnistes». Aujourd’hui, ces «participationnistes» sont majoritaires, même au sein de l’ICSO. Cela même s’il y a des partis politiques non agréés qui siègent aussi dans cette Instance de concertation. Des formations qui sont beaucoup plus proches des positions de Benflis et de Soufiane Djilali que de celles du MSP, du RCD et de FJD. Aussi le courant islamiste est-il présent avec deux forces rivales.

Il s’agit de celle incarnée par le MSP, qui retrouve sa forme d’il y a cinq ans, et de celle représentée par Abdallah Djaballah. Ces deux forces sont irréconciliables. Il est difficile dans ce contexte électoraliste de les voir travailler main dans la main. D’ailleurs, c’est pour cette raison que l’alliance s’est faite entre le Front du changement de Menasra et le MSP de Makri, d’un côté, et entre le Front pour la justice et le développement (FJD) de Djaballah, Ennahda et le Mouvement pour l’édification nationale (MEN). Cette impossible «entente» entre le parti de Djaballah et le MSP se répercute sur le travail de l’ICSO qui perd presque la fonction pour laquelle elle a été installée, à savoir la concertation pour une meilleure efficacité dans l’action politique pour provoquer le changement démocratique espéré.

Outre les divergences entre les boycotteurs et les participants aux législatives, il y a également les rivalités entre les deux blocs islamistes qui viennent se former. A cela s’ajoute la mésentente entre le RCD et le parti d’Ali Benflis. Le parti de Mohcen Belabbès avait déjà critiqué la volonté affichée par l’ancien chef de gouvernement de régner sur cette instance de concertation. Et certains membres de l’ICSO n’hésitent plus à s’interroger sur l’utilité de maintenir une instance qui a atteint ses limites. C’est le cas de Lakhdar Benkhellaf, du parti de Djaballah, pour lequel l’ICSO est vouée à disparaître. Comme d’ailleurs la CLTD.

Ainsi, après deux ans d’efforts et de concertations, l’opposition a prouvé son incapacité à dépasser ses différends et ses divergences pour former un bloc politique solide capable de défendre ses intérêts et de faire aboutir ses revendications politiques.

Sonia Baker

Comment (8)

    selam
    25 janvier 2017 - 15 h 40 min

    Ça fait rire et pleurer à
    Ça fait rire et pleurer à la fois de parler d’opposants en Algérie,ces « opposants » qui ne s’opposent qu’ à l’État et au Citoyen. Leur seul souci est l’interet personnel et l’enrichissement le plus rapide;leur opportunisme est plus fort que leur nationalisme.Eh oui,ils trompent le citoyen en faisant semblant de s’opposer à un pouvoir corrompu loin de se soucier de l’État et du Citoyen moyennant avantages matériels bien sur.Malheueusement,en Algérie,il n’y a pas d’Hommes Intègres et Conscients quelque soit leur couleur politiques(Nationalistes,Islamistes ou Démocratie…).

    Anonymous
    22 janvier 2017 - 21 h 43 min

    Dans e contexte politique
    Dans e contexte politique délétère qui est le notre, avec un pouvoir faussement pharaonique mais aussi autiste, aveugle, sourd et muet, quiconque se prévalant de l’opposition devrait garder la tête haute en refusant de participer a une nouvelle mascarade dont seuls le régime et ses acolytes du FLN, RND et consort seront les éphémères gagnants. L’Algérie est encore et toujours la perdante. Autant saluer le courage politique des partis de Ali Benflis et Sofiane Djillali, d’authentiques nationalistes. L’Histoire et le peuple leur donneront raison.

    BECHIR EL PACHA
    22 janvier 2017 - 19 h 32 min

    « SI BOUKROUH N A PEUT ETRE
    « SI BOUKROUH N A PEUT ETRE PAS TOUT A FAIT TORT DE CITER « L’ENCANAILLEMENT « DE LA SOCIETE….
    L’HISTOIRE DES BACHAGHAS SE REPETE…SANS LA PRESENCE DU COLON …D AUTANT QUE LE SYSTEME RENTIER SAIT RETRIBUER SES SUPPLETIFS…..
    NOUS VOILA A LA VEILLE DES LEGISLATIVES …VOUS CROYEZ QUE NOS HONORABLES PARTIS DIT « D OPPOSITION » VONT BOYCOTTER LES ELECTIONS ET REFUSER DES POSTES DE MINISTRES DEPUTES SENATEURS…AVEC TOUTE LA BARAKA DES SUBVENTIONS POUR CES PARTIS ET LEURS ASSOCIATIONS SATELITES ???? que non il n’y a qu a voir comment ils arrosent leurs « elections »… l histoire se repete et ils vont reproduire la meme comedie…..
    il ny a que chez nous ou l opposition s oppose aux opposants….l histoire retiendra QUE CETTE SUPPOSEE ELITE S EST REUNIE EN CACHETTE AVEC LE POUVOIR POUR AVALISER L ARRET D UN PROCESSUS ELECTORAL….PEUT ETRE QUE C EST SURTOUT CA L’ENCANAILLEMENT DE NOTRE SOCIETE…

    Hamlaoui
    22 janvier 2017 - 17 h 17 min

    @Lady Faria (non vérifié) et
    @Lady Faria (non vérifié) et @Smail OUMBICHE (non vérifié) , je suis entièrement d’accord avec vous et se serait bien que les citoyens algériens ignorent complètement ces partis politiques du CLTD et de l’ICSO . Dès qu’ils les voient, ils devraient tourner la tête. Pour l’instant, les seuls partis politiques qui méritent des égards par rapport aux objectifs initiaux du CLTD, ce sont ceux de Benflis et de Soufiane Djilali. Même si on peut ne pas être d’accord avec leur programme ou leur ligne politique, au moins eux ils sont restés …. des « irguazène » (des hommes) comme on dit en berbère !

    Chouhadas
    22 janvier 2017 - 17 h 06 min

    Les vrais hommes, sans armes,
    Les vrais hommes, sans armes, se dont entendus pour combattre la France. Les nains khobzistes aujourd’hui, ne peuvent même pas s’entendre pour rester bien au chaud chez eux pour défier un système vacillant en le mettant hors jeu lors d’ élections truquées.

    Smail OUMBICHE
    22 janvier 2017 - 16 h 27 min

    Il est temps de respecter les
    Il est temps de respecter les citoyens algériens ya d’jemaaha du CLTD. Il faut arrêter en urgence ce cinéma théâtralisé du votre CLTD et de votre ICSO car ces organisations, qui étaient au départ conçues pour réfléchir sur la transition politique et le changement de gouvernance, ne sont plus crédibles du tout. Ces organisations ne devaient pas accepter quoi que se soit de la part du pouvoir tant qu’il n’y a pas de sa part une volonté politique réelle de changement de système politique. Or, à l’exception de Benflis et de Djillali, tous ses membres vont aller dans le sens du pouvoir, comme des moutons de Panurge, en exceptant de participer aux élections sans aucune garantie de transparence au niveau de organisation. Ils vont à l’abbatoir ans résistance aucune, aucune réserves ni conditions. C’est tout de même bizarrement bizarre. Finalement les citoyens algériens se font avoir pas seulement par le pouvoir mais aussi par des partis d’opposition…. utopiques qui se sont joués de leurs crédulités. La trahison de ces partis politiques est beaucoup plus grave que les fausses imprécations du pouvoir auxquelles le peuple algérien est habitué de la part du pouvoir depuis 1962.

    Lady Faria
    22 janvier 2017 - 15 h 14 min

    La vocation d’un opposant
    La vocation d’un opposant politique est d’évoluer dans un parti politique opposé à celui qui détient le pouvoir. Or, force est de reconnaître que sur la scène politique algérienne, les opposants politiques (ou prétendus tels) sont incapables de s’entendre entre eux pour faire front commun contre le régime dont ils se disent pourtant de fervents adversaires. Les intérêts et objectifs personnels restent leur priorité et les voilà qui nous offrent le désolant spectacle d’opposants qui s’opposent entre eux jusqu’à rendre caduc tout projet d’union contre l’adversaire commun. Aussi l’ICSO n’est-il qu’un sigle creux qui fera trois petits tours et puis s’en ira, comme la CLTD et autres petites marionnettes qui nous ont gratifiés d’une apparition aussi inutile qu’éphémère dans le paysage politique algérien.

    Anonymous
    22 janvier 2017 - 14 h 27 min

    l’argent n’a pas d’odeurs
    l’argent n’a pas d’odeurs;aucun opportuniste ne crache sur environs 40 millions de dinars salaire et primes compris par mois;tout les opportunistes amateur de CHKARRA se bat pour figuré en tète de liste déja connais d’avance;les élections juste pour le décor d’un film déja passer et repasser depuis l’indépendance;a part trois ou quatre nations en afrique aucune nation d’autres organisent des élections transparente et juste, le cas de notre voisin tunisien qui donne l’exemple du monde non musulman pour ne pas sentir coupable de la fraude et de la triche meilleur façon c’est de BOYCOTTER

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