Interférences et désinformation dans la crise libyenne : qui veut piéger l’Algérie ?
Malgré le nombre incalculable de conférences de presse données par le ministre des Affaires maghrébines, de l’Union africaine et de la Ligue arabe, Abdelkader Messahel, pour expliciter le rôle de l’Algérie dans la crise libyenne, il s’en trouve encore qui qualifient de «floue» la position des autorités algériennes. D’autres vont plus loin et soutiennent sur la base d’aucun élément crédible que l’Algérie a conclu des «accords secrets» avec certaines puissances pour favoriser certains acteurs libyens au détriment d’autres. Tous ces «journalistes» qui se sont amusés ces derniers jours à tirer des plans sur la comète n’ont qu’un seul but : prêcher le faux pour avoir le vrai et tenter, par la même occasion, de discréditer les médiateurs algériens auprès de certaines parties libyennes. Car que peut-on bien vouloir quand on parle de changement ou de «glissement» de la position algérienne si ce n’est affaiblir l’Algérie et essayer, par conséquent, de l’éloigner du dossier libyen.
Ces articles biscornus tous les uns autant que les autres et produits en série par des journalistes ou des chercheurs autoproclamés spécialistes du Maghreb alors qu’ils n’ont jamais mis les pieds en Libye, croient même savoir que les autorités algériennes, en accord avec leurs homologues russes, sont sur le point de fournir des armes au maréchal Khalifa Haftar pour combattre le terrorisme. Et tout cela alors qu’il y a un embargo sur les armes. Rien que ça.
Pour eux, les efforts incalculables déployés par la diplomatie algérienne pour rayer l’option de l’intervention militaire en Libye de l’agenda international et l’immense travail accompli par Abdelkader Messahel lors de la dernière réunion, au Caire, des pays voisins de la Libye pour convaincre tout le monde de la nécessité d’établir un dialogue entre toutes les parties libyennes, comptent pour du beurre.
A cette occasion, Abdelkader Messahel avait même soutenu qu’il était inconcevable de parler de lutte contre le terrorisme tant que les Libyens ne se seront pas réconciliés et, surtout, tant que la Libye n’aura pas une armée et des institutions fortes. Et tout le monde y a souscrit, y compris l’Egypte qui, pourtant, ne cache pas son soutien au maréchal Haftar. Grâce au patient travail d’Alger, les pays voisins de la Libye admettent aujourd’hui que la solution à la crise ne peut être que politique et qu’un affrontement entre les troupes du maréchal Haftar et les milices de Fajr Libya (Aube de Libye) conduirait fatalement à un bain de sang et à une plus grande déstabilisation du Maghreb et du Sahel.
Tous ces experts du dimanche qui distillent insidieusement la rumeur selon laquelle l’Algérie aurait révisé sa position sur la crise libyenne, sous-traitent en réalité pour tous ces milieux qui ont poussé hier la machine de guerre de l’Otan à précipiter la Libye dans le chaos le plus absolu et qui n’admettent pas qu’un pays, l’Algérie en l’occurrence, essaye d’y mettre de l’ordre. Actuellement, l’Algérie est l’un des rares pays de la région à avoir de bons canaux de discussions avec toutes les parties libyennes, sans exception. Tous sont, d’ailleurs, venus à Alger.
L’Algérie est appréciée par les Libyens car elle est neutre dans le complexe conflit qui ravage leur pays. Cela aussi, il y en a beaucoup qui ne l’admettent pas. C’est la raison pour laquelle ils cherchent à tout prix à piéger l’Algérie.
Khider Cherif
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