Ghannouchi l’a annoncé aujourd’hui : sommet Bouteflika-Sissi-Essebci à Alger
Le chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, a révélé que le sommet des trois chefs d’Etat algérien, tunisien et égyptien consacré à la crise libyenne aura lieu à Alger, sans en préciser la date. Ce sommet sera précédé par une rencontre des ministres des Affaires étrangères des trois pays à Tunis, affirme le leader islamiste tunisien dans une déclaration à l’agence turque Anatolie diffusée lundi.
Dans le même sillage, Ghannouchi a confirmé avoir «organisé», chez lui à Tunis, une rencontre entre le directeur de cabinet de la Présidence, Ahmed Ouyahia, et un dirigeant islamiste libyen, Ali Salabi, proche de la mouvance des Frères musulmans, mais se refuse, selon l’agence turque, à en dévoiler la teneur. Selon des indiscrétions, confirmées par la suite par le représentant libyen dans une déclaration à un journal algérien, il a assuré son interlocuteur de l’engagement de l’Algérie pour une solution politique et négociée à la crise qui secoue ce pays voisin, «loin de toute ingérence étrangère». Il a soutenu que seule une réconciliation inter-libyenne était susceptible de mettre fin à la situation actuelle, mettant en exergue l’expérience algérienne dans le domaine de la concorde civile et de la réconciliation nationale qui, selon les termes du chef de cabinet de la Présidence, ont «permis à l’Algérie de tourner la page de la tragédie nationale».
Cette initiative algérienne faisait suite à la visite effectuée le 22 janvier dernier par Rached Ghannouchi à Alger, où il a été reçu par le président Bouteflika. Le chef du mouvement Ennahdha avait affirmé qu’il menait une diplomatie parallèle dans le cadre des efforts tous azimuts menés par les deux pays en vue de trouver une solution politique à la crie libyenne qui menace la stabilité de toute la région.
Plus récemment, le président du MSP, Abderrazak Mokri, a révélé avoir rencontré, lui aussi, le leader du mouvement Ennahdha tunisien, Rached Ghannouchi, chez lui, en présence de l’ambassadeur d’Algérie à Tunis, Abdelkader Hadjar, pour coordonner certainement les actions de médiation entamées par l’Algérie et la Tunisie en direction des parties libyennes en conflit et notamment des factions islamistes qui rechignent à accepter un compromis avec les autres protagonistes de la crise qui secoue la Libye depuis maintenant six ans. Il va sans dire que la présence de l’ambassadeur d’Algérie aux deux rencontres organisées au domicile de Rached Ghannouchi atteste que les deux émissaires algériens ont été officiellement mandatés par l’Etat, autrement dit par le président de la République.
R. Mahmoudi
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