Le pétrole de schiste menace le prix de la corbeille Opep
Encouragé par la remontée des prix au-dessus des 50 dollars, le pétrole de schiste reprend du poil de la bête aux Etats-Unis. Les gisements les plus faciles à exploiter reprennent la production. Le nombre de puits a fortement augmenté dans le bassin dit Permian dans l’ouest du Texas pour s’établir actuellement à 267 contre 209 il y a un an.
La compagnie pétrolière Baker Hughes, qui active dans cette zone, met le paquet. L’avantage du bassin Permian, c’est qu’il nécessite peu d’investissements. Autrement dit, les coûts de production dans ce bassin sont beaucoup plus bas qu’ailleurs. Et il se trouve à proximité d’oléoducs. Cette reprise de quelques gisements seulement a subi pour inverser la courbe du baril du pétrole qui a chuté, aujourd’hui encore, pour la troisième séance de suite.
Le baril de Light Sweet Crude (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en mars, perdait 65 cents à 51,52 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le prix du baril de Brent, référence européenne, pour avril, cédait 49 cents à 54,56 dollars. Les cours ont terminé en nette baisse mardi. Le prix du WTI a reculé de 84 cents au New York Mercantile Exchange (Nymex). A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril valait 54,74 dollars en fin de matinée sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 31 cents par rapport à la clôture de mardi.
Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de Light Sweet Crude (WTI) pour le contrat de mars cédait 44 cents à 51,73 dollars. Ainsi, en trois séances de baisse, les cours de l’or noir ont cédé 3,8% pour le Brent et 4% pour le WTI. Des données sur les réserves américaines pour la semaine achevée le 3 février y sont pour quelque chose. «Les prix se sont effondrés en cours d’échanges asiatiques alors que l’API a estimé que les réserves américaines de brut s’étaient envolées de 14,2 millions de barils la semaine dernière, ce qui représente une des plus fortes hausses hebdomadaires de l’indice», a expliqué un analyste de City Index.
Il est attendu que les stocks américains de brut augmentent de 2,5 millions de barils, ceux de l’essence de 1,5 million de barils et ceux des produits distillés de 500 000 barils. Les pays de l’Opep restent optimistes sur la stabilité des prix au-dessus des 50 dollars le baril. Le président en exercice de l’Opep, Mohamed Saleh Al-Sada, a estimé aujourd’hui que le marché pétrolier «réagit bien» à la réduction de l’offre de la part des principaux producteurs. «Je pense que le marché réagit bien et vous pouvez voir la baisse de l’offre», a déclaré Sada, ministre de l’Energie du Qatar, à un groupe de journalistes à Doha.
Mais si les producteurs du schiste continuent sur cette cadence, ils risquent dans un avenir proche d’augmenter considérablement les stocks américains et d’inonder le marché pétrolier international. De nombreux spécialistes craignent ainsi que la reprise de la production du pétrole de schiste aux Etats-Unis, encouragée à la fois par les prix de l’or noir mais aussi par la politique économique du nouveau président américain, fasse replonger le baril sous la barre des 50 dollars. La corbeille de référence de l’Opep, qui s’est rapprochée ces derniers jours des 60 dollars, se trouve ainsi menacée par la relance du pétrole de schiste aux Etats-Unis d’Amérique.
Sonia Baker
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