Législatives : la déroute annoncée du RCD
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a présenté des listes de candidature dans seulement 13 circonscriptions électorales sur un total de 52. Cette formation de l’opposition, qui a dénoncé à maintes reprises des entraves liées, notamment, à la délivrance tardive des formulaires de candidature dans certaines wilayas se contente de peu.
Le RCD est surclassé par de nombreux partis. Parmi eux, l’Alliance de l’union pour la justice, le développement et l’édification, le Front El-Moustakbel, Tajamou Amel El-Djazair (TAJ), l’Alliance Feth qui regroupe cinq formations politiques, le FFS et Ahd 54. S’il est vrai que l’Administration n’a pas facilité la tâche pour les partis de l’opposition, notamment en ce qui concerne la disponibilité des formulaires de collecte de signatures, cela reste insuffisant pour justifier une telle déroute. Jamais le RCD n’a été nationalement mal représenté que cette fois-ci. «Habituellement avec diverses embûches et entraves, cette formation réussit à présenter des listes de candidature dans plus de la moitié des circonscriptions», nous confie un fin connaisseur du parti qui considère cela comme l’un des symptômes du déclin politique que connaît ce parti. Même des wilayas où il avait par le passé l’embarras du choix, comme à Bordj Bou Arréridj, le RCD n’a pas pu présenter une liste. Faute de parrainages citoyens.
Cette formation, comme d’autres, peut imputer la responsabilité au pouvoir qui a introduit dans la loi électorale un seuil minimum (4%) lors de la précédente élection en dessous duquel un parti politique doit recourir à des parrainages citoyens pour avaliser sa liste de candidatures. Cet article de loi est également applicable pour les partis n’ayant jamais participé aux élections législatives. Mais au-delà des contraintes objectives et réelles que subissent des partis comme le RCD, il est difficile de ne pas lier un tel «score» aux problèmes internes que connaît cette formation politique. Le dernier conflit en date est l’exclusion du parti de Norreddine Aït Hamouda, membre fondateur, fils du colonel Amirouche et ancien chef du groupe parlementaire. Une exclusion qui a provoqué une grave crise au niveau de la fédération du parti à Tizi Ouzou.
Si le RCD est toujours présent dans son fief traditionnel, il n’est néanmoins pas sûr d’avoir un bon résultat. D’abord parce que son concurrent direct, le FFS, est fortement présent. Mais aussi parce que Norreddine Aït Hamouda se lance dans la compétition avec une liste indépendante. Une candidature de poids qui risque ainsi de «siphonner» la base militante du parti.
Hani Abdi
Comment (11)