Mohammed VI paye une société d’intox en France pour salir l’image de l’Algérie
Le hacker marocain Chris Coleman a levé le voile, cette semaine, sur une partie de la stratégie mise en place par le Makhzen pour salir l’image de l’Algérie. Pour atteindre leur objectif, les services secrets marocains se servent d’une partie de l’argent que leur rapporte le business de la drogue pour rémunérer grassement des sociétés de conseil en lobbying auxquelles il est demandé de mener des campagnes hostiles à l’Algérie. En France, la DGED (service marocain pour le renseignement extérieur) traite depuis des années avec la société «Communication & Institution». Cette boîte se trouve au 105, boulevard Haussmann, à Paris, et est dirigée par Olivier Le Picard et Gaetan De Royer. La complicité entre les deux parties est aujourd’hui telle que Communication & Institution est, pour ainsi dire, devenue un pendant des services spéciaux marocains.
Cette société sert, en effet, depuis plusieurs années de couverture aux activités de la DGED marocaine en France, activités dirigées essentiellement contre l’Algérie et le Polisario, sous forme de campagnes médiatiques hostiles. Olivier Le Picard et Gaetan De Royer recevaient leurs directives de Mourad El-Ghoul, Mohamed Bellahrach, Laarbi Bouchaara, Youness Idrissi ainsi que de Salem Mrani, tous des cadres des services spéciaux marocains.
Document à l’appui, Chris Coleman mentionne que «les responsables de cette société travaillent depuis 2005 directement avec la DGED sous les clauses d’un contrat appelé “Programme de communication institutionnel en France pour le royaume du Maroc”». Le hacker marocain ajoute que des documents récupérés dans une des boîtes mails, utilisées par Mourad El-Ghoul, chef de cabinet du tortionnaire Yassine Mansouri, ont permis d’apprendre que «Monitoring sur l’Algérie» est en réalité le nom de code donné par la société de lobbying Communication & Institution au travail visant à déformer l’image de l’Algérie et du Front Polisario et édulcorer celle du Maroc en France et ailleurs.
A leurs heures perdues, Olivier Le Picard et Gaetan De Royer s’acquittent de diverses autres tâches au profit des services marocains. Ils assurent le monitoring presse (alertes, commandes de vidéo et pages de textes), la réalisation de sondages et la tenue d’une revue de presse quotidienne. Comme l’argent de la drogue coule à flots au Maroc, les deux lascars français touchent régulièrement des sommes faramineuses. «A l’instar de tous les Français qui faisaient du lobbying pour Mohammed VI, ils étaient récompensés aussi avec de luxueux appartements dans des tours dans les villes touristiques du Maroc où ils pouvaient, en toute liberté, s’adonner aux pratiques interdites à l’Hexagone (tourisme sexuel entre autres)», révèle Chris Coleman.
Le hacker marocain, outré par les pratiques moyenâgeuses que le Makhzen fait subir au quotidien aux Marocains, ajoute qu’Olivier Le Picard et Gaetan De Royer étaient également «invités à participer aux festivités du trône, aux rendez-vous sportifs tels que les Trophées de golf Hassan II ainsi qu’aux festivals de cinéma de Marrakech où ils étaient logés dans les hôtels les plus huppés du royaume».
Khider Cherif
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