L’Algérie affronte l’Arabie Saoudite et plaide pour le retour de la Syrie à la Ligue arabe
Quatre pays arabes, dont l’Algérie, ont plaidé avec force, lors des réunions préparatoires du Sommet arabe, qui se tiendra du 29 au 31 mars en Jordanie, pour le retour de la Syrie à la Ligue arabe, qui en est suspendue depuis novembre 2011, sous pression du Conseil de coopérations des pays du Golfe (CCG). Selon des sources médiatiques arabes, les représentants de l’Algérie, de l’Irak, du Liban et du pays hôte (la Jordanie) ont conjugué leurs efforts pour appuyer cette démarche mais les délégués des monarchies du Golfe auprès de la Ligue arabe, à leur tête celui d’Arabie Saoudite, s’y sont fermement opposés.
A deux jours du début des travaux du Sommet des chefs d’Etat, les tractations se poursuivaient encore tous azimuts, même si les partisans d’une réhabilitation de la Syrie n’ont plus beaucoup de chance de faire aboutir leur demande. D’autant plus que le secrétaire général de la Ligue, l’Egyptien Ahmed Aboul Gheit, s’est montré plutôt indécis, voire indifférent aux sollicitations des représentants des quatre pays.
Ce diktat relance le débat sur l’hégémonie quasi absolue qu’exerce l’Arabie Saoudite, soutenue systématiquement par les autres membres du CCG, sur la plus haute instance politique de l’action arabe commune. Hégémonie qui permet à Riyad à la fois d’imposer son agenda politique régional et d’orienter les décisions de la Ligue arabe selon ses intérêts.
C’est ainsi qu’en mars 2016 la Ligue arabe avait entériné, sans coup férir, la décision prise quelques semaines plus tôt par les pays du Golfe de classer le Hezbollah libanais comme «organisation terroriste». La décision a été annoncée au terme d’une réunion du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe, au Caire. Seuls trois pays – d’ailleurs toujours les mêmes –, l’Irak, le Liban et l’Algérie l’avaient rejetée.
Les médias du Golfe ont très sévèrement critiqué l’attitude de ces pays et reprochaient notamment à l’Algérie sa tendance à se dissocier des projets stratégiques pilotés par la monarchie wahhabite, dont celui de déclarer la guerre au Yémen sous la bannière de la communauté arabe, et de former une coalition armée panarabe.
R. Mahmoudi
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