Chelghoum : «Chaque kilo de viande importé est soumis à un strict contrôle»
L’Algérie ne badine pas avec la qualité de la viande importée. C’est du moins ce qu’a assuré le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdesslam Chelghoum, qui précise que «chaque kilo de viande importé est soumis à un strict contrôle et à des analyses complètes avant sa commercialisation».
Dans une interview accordée au journal arabophone Echourouk, M. Chelghoum insiste sur ce point en affirmant que la viande importée répond bien aux normes islamiques. Abdesslam Chelghoum souligne que l’Algérie n’importera plus de viandes rouges du Brésil à cause du scandale de «la viande avariée» qui secoue ce pays.
«Le dernier lot de 25 tonnes importé de ce pays, traditionnellement fournisseur de notre pays en viandes, est arrivé au port d’Alger jeudi dernier. Les services vétérinaires effectuent des analyses approfondies avant de livrer l’autorisation de sa commercialisation», assure le ministre de l’Agriculture, qui souligne que l’Algérie importe auprès de pays et de fournisseurs jouissant d’une réputation mondiale. Parmi les pays qui fournissent l’Algérie en viandes, il y a l’Argentine et l’Inde.
M. Chelghoum affirme que «notre pays n’a pas importé de viandes du Soudan, pays musulman, certes, mais qui pratique des prix prohibitifs». Abdesslam Chelghoum indique que le prix d’une tonne de viande soudanaise est le double de celui pratiqué en Europe. Et la qualité est loin d’être meilleure, en raison des maladies qui frappent périodiquement le bétail de ce pays. Ainsi, une tonne de viande européenne coûte 3 000 dollars, alors que le Soudan propose à l’Algérie une tonne à 6 000 dollars.
«L’Algérie est prête à reprendre langue avec les fournisseurs soudanais s’ils affichent une prédisposition à revoir leur prix à la baisse. Les opérateurs algériens en charge de l’importation de viande cherchent des prix compétitifs», précise le ministre de l’Agriculture, pour lequel la viande importée représente 10% des besoins du marché et son importation intervient à des périodes précises pour stabiliser les prix et éviter la spéculation, notamment à la veille du mois de ramadan.
Le ministre de l’Agriculture enchaîne en soulignant que son département ministériel a pris une batterie de mesures afin de garantir une meilleure régulation du marché et faire baisser les prix de certains produits essentiels qui ont connu une flambée ces dernières semaines tels que l’ail, l’oignon et la pomme de terre. Il assure que l’Etat est intervenu pour ramener les prix à des seuils raisonnables. Et les efforts de son département ministériel, conjugués à ceux du commerce, vont se poursuivre afin d’éviter des bulles spéculatives à la veille du ramadan.
M. Chelghoum assure que le marché sera alimenté régulièrement et en quantités suffisantes afin de faire baisser les prix et les stabiliser ensuite. S’agissant de l’ail, le ministre de l’Agriculture annonce une importante récolte de 10 000 tonnes qui annonce ainsi une forte baisse des prix prochainement. Actuellement, l’ail produit localement fait moins de 200 DA le kilogramme, alors que celui de l’importation dépasse les 1 500 DA.
Selon Abdesslam Chelghoum, le ministère de l’Agriculture va prendre des mesures pour stocker une partie de cette récolte exceptionnelle afin de l’injecter graduellement dans le marché pour réguler le prix. Le ministre estime que le marché des fruits et légumes comme celui des viandes et d’autres produits alimentaires va être soumis à des contrôles et à des interventions pour stabiliser les prix. M. Chelghoum relève que le ramadan interviendra durant la période de récolte de plusieurs produits agricoles, ce qui réduirait encore la marge des spéculateurs.
Le ministre de l’Agriculture a beaucoup loué les bienfaits du programme de soutien au secteur. Selon lui, la facture d’importation de plusieurs produits est en baisse. Il cite la poudre de lait qui est passée de 1 milliard de dollars en 2015 à 800 millions de dollars en 2016. Celle du blé dur aussi a légèrement baissé, passant de 8,5 millions de tonnes importées en 2015 à 8,2 millions de tonnes importées en 2016. Le ministre de l’Agriculture indique également la baisse de la facture d’importation des fruits de 29%.
M. Chelghoum souligne, en revanche, l’augmentation de l’importation des arbres fruitiers, qui est passée de 1,7 million arbres en 2015 à 5 millions d’arbres en 2016. Le ministre affirme, en outre, que le soutien de l’Etat aux produits de première nécessité, à savoir le pain et le lait, est maintenu. Selon lui, le changement en vue de l’emballage du lait en sachet ne va pas se répercuter sur le prix du lait qui va rester à 25 dinars.
Sonia Baker
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