La candidate à l’Elysée Marine Le Pen : «La colonisation a beaucoup apporté à l’Algérie»
La colonisation de l’Algérie par la France revient encore dans les débats de la campagne électorale française où chaque candidat tente de se distinguer par rapport à ses rivaux sur cette question. Cette fois, c’est au tour de Marine Le Pen, candidate du Front National, plus «décomplexée» que jamais, de faire l’éloge de la colonisation, sans reconnaître, à la différence d’autres candidats, les souffrances subies par le peuple algérien à cause de cette occupation qui aura duré 132 ans et des exactions cruelles commises par l’armée coloniale durant cette période. Elle estime, ce mercredi sur la chaîne BFM TV-RMC, que «la colonisation a beaucoup apporté, notamment à l’Algérie», ce que «même les Algériens de bonne foi admettent», selon elle. «Le Front National, a-t-elle dit, a soutenu de toutes ses forces les rapatriés de l’Algérie. Je défends les harkis, les rapatriés, je pense qu’ils ont été maltraités, mal accueillis dans leur pays, les harkis ça a été encore pire, ils ont été mis dans des camps dans des conditions épouvantables», a affirmé Mme Le Pen. «Moi je pense – et chacun d’ailleurs qui est de bonne foi admet – que la colonisation a beaucoup apporté, notamment, puisqu’on parle de l’Algérie, à l’Algérie : des hôpitaux, des routes, des écoles… Même des Algériens qui sont de bonne foi l’admettent», a dit la dirigeante d’extrême droite.
Avant elle, le candidat d’En Marche !, Emmanuel Macron, avait ouvert le bal en déclarant, au cours de son voyage à Alger, que la colonisation était «un crime contre l’humanité», avant d’atténuer son discours face aux critiques de la classe politique et des médias parisiens. Sans aller jusqu’à reconnaître les crimes de l’armée française en Algérie, le candidat du PS, Benoît Hamon, s’est dit, lui, favorable à une révision de la France sur le litige historique qui lie son pays à l’Algérie. Alors que le candidat de droite et du centre, François Fillon, a choisi ce moment pour rendre hommages aux harkis à Perpignan. Histoire de prendre le pas sur la pasionaria de l’extrême droite qui caracole depuis quelques jours en tête dans les sondages.
R. Mahmoudi
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