Sahara Occidental : Amnesty International accule Rabat
L’organisation de défense des droits humains Amnesty International (AI) a une nouvelle fois accablé le Maroc en exhortant le Conseil de sécurité à inscrire dans son agenda la question du suivi de la situation des droits de l’Homme et de la reconduction du mandat de la force onusienne de maintien de la paix, la Minurso.
La Mission des Nations unies chargée de superviser la question de l’organisation du référendum au Sahara Occidental n’a toujours pas de mandat lui permettant de superviser et de suivre la situation des droits de l’Homme, en dépit des exactions perpétrées par les autorités marocaines. Pour AI, une telle mission est cruciale pour que les exactions des forces marocaines ne soient pas occultées ou dissimulées aux yeux du monde. «Cela rendrait encore plus compliquée la démarche de demander des comptes aux auteurs de ces actes et faire en sorte d’imposer le respect des droits de l’Homme au Sahara Occidental», souligne Heba Morayef, directrice de recherche au Département Afrique du Nord d’AI.
«La mission de l’ONU au Sahara Occidental est l’unique délégation dans le monde aujourd’hui sans cadre définissant clairement sa mission du suivi de la situation des droits de l’Homme. Il est grand temps que cette mission établie depuis plus d’un quart de siècle soit dotée d’un statut lui permettant de pouvoir rendre compte des violations des droits de l’Homme par le Makhzen au Sahara Occidental.»
L’exigence d’une action de monitoring indépendante et impartiale de la situation des droits de l’Homme devient de plus en plus pressante en raison, notamment, de la persistance de l’impunité, une situation qui a exacerbé les tensions politiques et qui a conduit à la violation récemment par Rabat de l’accord de cessez-le-feu dans la zone tampon près de la frontière mauritanienne.
A noter, enfin, qu’AI, dont le siège central est à Londres, a continué durant toute l’année écoulée à enquêter sur les violations des droits de l’Homme par les forces marocaines et les restrictions arbitraires visant en particulier les manifestants pacifiques et les militants soutenant le choix du processus d’autodétermination ainsi que les dépassements enregistrés dans le traitement réservé à ces mêmes militants privés notamment d’un procès équitable.
L’organisation de défense des droits humains mène aussi une campagne pour l’interdiction de la torture ou tout autre type de mauvais traitement que subissent depuis de longues années les Sahraouis de la part des services de sécurité marocains.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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