Un photographe syrien «pro-régime» court avec un enfant syrien «pro-régime» mort dans ses bras !
Le monde entier s’est ému en voyant la photo du photographe syrien courant, dans ses bras un enfant blessé dans l’attentat terroriste qui a tourné au carnage dans une banlieue d’Alep. Tout le monde, sauf… le Quai d’Orsay, qui persiste à regarder ailleurs, aveuglé par son obstination anti-Al-Assad et servi par la désinformation de certaines agences de presse qui ne veulent pas reconnaître qu’il s’agit d’un attentat terroriste, comme l’ont prouvé leurs dépêches rédigées en termes quasiment identiques : «Samedi 15 avril, un kamikaze a lancé sa camionnette piégée dans un convoi de bus transportant des milliers d’habitants évacués de Joua et de Krafraya, deux villes pro-gouvernement assiégées par les insurgés, dans le nord-est du pays.» Sur les 126 personnes tuées par l’explosion du véhicule piégé, il y avait 68 enfants «pro-régime».
Le photographe syrien Adb Alkaded Habak a tenté de sauver un de ces enfants innocents et auxquels est collé le crime d’être «pro-régime», selon l’appréciation des médias occidentaux, qui sont, eux, véritablement au service de leurs régimes complices des groupes terroristes – appelés «insurgés» dans leur désinformation –, qui endeuillent la Syrie depuis six ans. Les médias occidentaux attendent peut-être que l’attaque soit revendiquée pour se prononcer. Mais ils sont déjà sûrs que l’enfant porté par le photographe était «pro-régime» puisqu’il se trouvait à Rachidine, «une banlieue rebelle de la ville d’Alep, plus au nord, où avait été bloqué pendant plusieurs heures le convoi en raison de désaccords entre belligérants», selon les termes des dépêches qui inondent ces médias.
Les terroristes sont inexistants pour les médias occidentaux. Leur raisonnement est simpliste : si l’enfant qui se trouvait dans cette «banlieue rebelle» a voulu la quitter, c’est parce qu’il est «pro-régime». C’est donc lui le vrai coupable, dans la version médiatique occidentale, qui souligne, en outre, les circonstances favorables à l’attentat et donc atténuantes pour les terroristes qui en ont bénéficié : le blocage pendant plusieurs heures du convoi en raison de «désaccords entre belligérants». Seulement, il y a cette photo qui gâche tout pour ces médias. Elle montre Adb Alkaded Habak, effondré, «agenouillé sur le sol, en larmes, un appareil photo dans la main droite».
Les images et les récits qui rapportent l’horreur de l’attentat commis contre un convoi transportant en grande partie des femmes et des enfants suffiront-ils à faire ouvrir les yeux à ces médias qui se prêtent trop facilement au jeu de la propagande occidentale construite autour de l’idée qu’il s’agit d’un conflit qui oppose deux «belligérants», d’un côté «le régime» et de l’autre «les insurgés», et non pas d’une guerre menée par des groupes terroristes contre une population parce qu’elle soutient son gouvernement. Dans cette propagande, les groupes terroristes sont fondus dans la catégorie des insurgés. Cette confusion permet aux dirigeants occidentaux, avec leurs alliés dans la région, de cacher leur complicité avec les terroristes.
Dernièrement, les médias anti-Al-Assad ont applaudi l’attaque américaine contre une base aérienne en Syrie, alors que celle-ci est utilisée dans l’offensive de l’armée contre les groupes terroristes dont les chefs commanditent des attentats dans les pays occidentaux et maintiennent leurs menaces, comme le démontre la récente arrestation à Marseille, en France, de deux jeunes terroristes français qui projetaient une attaque durant l’élection présidentielle. Que faut-il pour que les médias occidentaux sortent de leur inconséquence ?
Houari Achouri
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