FFS : «Nous ne participerons pas au pouvoir»
Le Front des forces socialistes (FFS) a préféré rendre public son programme électoral en pleine campagne pour les législatives. Présenté dans les deux langues, arabe et française, ce programme définit les priorités du plus vieux parti de l’opposition et sa stratégie pour faire sortir le pays de la crise actuelle. Le FFS commence par expliquer, à nouveau, les raisons qui l’ont poussé à participer aux élections législatives. Une décision, assure cette formation du défunt Hocine Aït Ahmed, qui a été prise sur la base d’«une évaluation politique lucide de la situation du pays.
En s’engageant dans les élections, il n’entend pas participer au pouvoir – option qui n’est pas envisageable sous la dictature –, son but est de conquérir des espaces de lutte». «Tant que nous n’aurons pas concrétisé, grâce à la lutte politique et démocratique pour la reconstruction du consensus national, le passage pacifique, concerté et ordonné de la dictature à la démocratie, c’est-à-dire le passage à la IIe République, notre participation électorale ne peut en aucun cas déboucher sur une participation au pouvoir», souligne ce parti pour lequel «la lutte politique est un instrument de construction de la société et de l’Etat de droit».
Pour ce parti, la dépolitisation est, en revanche, «une arme de destruction massive de la société en préalable à l’effondrement de l’Etat». «C’est pourquoi la participation aux élections sous ce système de pouvoir, conçu et pensé contre les intérêts du peuple, n’a pas au FFS pour finalité de partager le pouvoir mais se fixe ouvertement l’ambition de consolider les conquêtes de la lutte politique», assure le FFS qui fait état de la baisse de cette rente pétrolière qui a servi à «faciliter l’arbitrage du partage des ressources financières entre les clans».
Le FFS poursuit en affirmant que la rente «a surtout servi à acheter la paix entre les clans». «La rente pétrolière a aussi servi à l’achat des alliances internationales indispensables et à la pérennité du système. L’interpénétration entre les clans du pouvoir et des alliances internationales contractées selon des intérêts de type prédateur, et sans liens avec un intérêt général absent des représentations dominantes, est la première menace qui pèse sur le pays», souligne cette formation qui relève «la tentation de faire payer à la population, aux plus démunis, aux travailleurs et aux entrepreneurs respectueux des lois la facture des errances gestionnaires du régime représente également une menace majeure pour la stabilité du pays».
Le FFS rappelle ainsi sa position et son projet politique qui sont inchangés. «La position du FFS est connue depuis sa fondation. Nous sommes pour une Assemblée nationale constituante. Aussi, pour le FFS, sans être dogmatique et pour que tout ceci ne soit pas que des mots enfermés dans des pages mais la force de la loi opposable à tous, il faut au préalable enclencher un véritable processus constituant. Avec ses étapes, ses évaluations et les garanties qui vont avec», écrit le parti du défunt Hocine Aït Ahmed.
Outre le combat pour l’instauration de l’alternance au pouvoir et de la démocratie, le FFS va militer avec l’ensemble des acteurs concernés pour «faire avancer les luttes sociales visant à concevoir et mettre en œuvre un développement économique participatif, avec et pour la population, soustraire les secteurs stratégiques à l’appropriation par le capital privé et/ou étranger». Aussi le FFS compte-t-il agir par des actions concrètes pour réduire la dépendance économique des hydrocarbures et de l’importation, en visant à satisfaire les besoins essentiels de la population par la production nationale.
Hani Abdi
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