Les électeurs ont choisi le vote refuge : recul historique du taux de participation
Les Algériens ont boudé les urnes lors des élections législatives du 4 mai 2017. Le taux de participation enregistré à l’issue de ce scrutin n’aura été que de 38,25%, contre un taux de 43,14% en 2012, soit le plus bas depuis le début des élections pluralistes en Algérie.
Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, qui a annoncé ce chiffre aujourd’hui lors d’une conférence de presse organisée au Centre international des conférences (CIC), à Alger, a certes parlé d’un scrutin qui s’est déroulé dans des conditions «exemplaires» et «sereines», mais cela n’empêche pas de dire que le taux de participation enregistré cette année est le plus bas dans les annales électorales algériennes, confirmant du coup les appréhensions des autorités au sujet du spectre de l’abstention qui avait plané tout au long de la préparation de ce scrutin.
Le paradoxe de ce scrutin est que les Algériens ont mieux voté lors des législatives de 2012, un scrutin organisé en pleine tourmente du «printemps arabe», tandis que la participation au scrutin du 4 mai a enregistré un grand recul. D’aucuns désigneront la crise pétrolière et son impact direct sur le pouvoir d’achat des Algériens pour justifier le fait que les électeurs ont boudé les urnes.
Pourtant, les partis et candidats indépendants à ces élections de même que les autorités ont tous mené une campagne essentiellement portée sur le spectre de l’abstention, en ciblant les appels incessants de partis boycotteurs et le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK).
Par ailleurs, le président Abdelaziz Bouteflika a cru devoir appeler les Algériens à accomplir leur devoir électoral pour contrecarrer les partisans du boycott et du défaitisme. Cependant, outre la qualité de la représentation de la plupart du personnel politique, les électeurs ont fait un vote refuge en reconduisant les formations politiques majoritaires.
En vertu de ces résultats, la nouvelle configuration politique de l’APN ne sera donc pas chamboulée, à quelques exceptions près.
Ramdane Yacine
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