Santé publique : un déficit de 50 000 infirmiers
Le système de santé publique en Algérie enregistre un déficit de 50 000 infirmiers. L’Algérie compte aujourd’hui 100 000 infirmiers, soit un taux de couverture de 1 infirmier pour 420 habitants. Ces chiffres ont été communiqués aujourd’hui par le professeur Hantala du CHU de Bénis Messous à Alger, qui s’exprimait sur les ondes de la Radio nationale Chaîne III, à l’occasion de la Journée internationale des infirmiers.
Ce métier est qualifié d’ingrat au regard de l’invisibilité du personnel qui l’exerce mais il est, assurément, indispensable dans la constitution du dispositif médical. Les infirmiers qui assurent le gros du travail et qui gèrent la pression des malades au quotidien constituent la cheville ouvrière du système de santé.
Le déficit de 50 000 infirmiers qu’enregistre l’Algérie est en référence à la norme mondiale. Exerçant au service de chirurgie infantile, le professeur précise que la norme exige un ratio de «3 personnes du paramédical pour un enfant malade».
Le reportage consacré par la Chaîne III à l’événement met en exergue Kamel, la cinquantaine, du CHU de Muspatpha-Pacha, qui espère plus de rigueur et de formation, lui qui, durant toute sa carrière de 28 ans, n’a bénéficié d’aucune formation. L’infirmier espère voir le secteur du paramédical mieux structuré. «On ne peut faire face à la maladie sans des équipes pluridisciplinaires», dit-il.
Une autre représentante de cette catégorie du corps des paramédicaux, Dalila, infirmière major au service de réanimation à l’hôpital de Béni Messous, à Alger, dit assurer au quotidien des services dépassant même les heures de travail et doit veiller sur la qualité et la sécurité des soins.
Pour le professeur Hantala, «sans les infirmiers, les actes des médecins peuvent être totalement inefficaces, et ce de par le monde».
Ce zoom sur un métier sensible de la santé publique ramène à l’évidence selon laquelle aucune réforme sérieuse du secteur de la santé en Algérie ne peut être envisagée sans l’implication directe des paramédicaux.
Ramdane Yacine
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