Lorsqu’Alger était La Mecque des révolutionnaires…
Alger, La Mecque des révolutionnaires, un documentaire de Mohamed Ben Slama, de 57 minutes, sera diffusé mardi soir sur Arte, a-t-on appris samedi auprès du producteur.
Visionné en avant-première à Paris, le 1er février dernier, en présence d’un nombreux public, le documentaire, dont l’idée est d’Amirouche Laïdi et réalisé par Mohamed Ben Slama, restitue l’âge d’or de la diplomatie algérienne mise, juste après son indépendance, au service des causes justes.
C’est l’action diplomatique de l’Algérie, forte de son indépendance acquise après 132 ans de colonisation et 7 ans de guerre de libération, qui est retracée dans une époque de l’histoire du XXe siècle où la scène politique internationale était caractérisée par la guerre froide et les deux blocs où l’Algérie proposait une autre voie.
Il met en exergue, à travers le ballet incessant de et vers Alger des révolutionnaires, la fameuse phrase d’Amilcar Cabral : «Les musulmans vont en pèlerinage à La Mecque, les chrétiens au Vatican et les mouvements de libération nationale à Alger.»
De l’avis de nombreux spécialistes, «aucun autre film n’a évoqué cette époque foisonnante, mouvementée de l’Algérie nouvellement indépendante qui cherchait sa place sur l’échiquier politique international».
«Nous voulions saisir les étapes marquantes qui ont su redéfinir profondément l’équilibre mondial. En produisant le documentaire, nous mettons en lumière un épisode déterminant de l’histoire internationale et pourtant méconnu du grand public», a déclaré Yannis Chebbi, producteur.
Le documentaire est construit sur la base d’archives filmées et iconographiques retrouvées en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, en Allemagne, en Serbie, à Cuba et au Portugal.
Un travail colossal d’une année de recherche pour regrouper les images et témoignages ayant servi au travail bien mené et agencé du réalisateur qui a voulu contribuer à lever le voile sur une période faste de la diplomatie de l’Algérie méconnue par les jeunes générations.
L’historien Benjamin Stora, présent à l’avant-première, avait estimé, dans une déclaration à l’APS, qu’«on commence à connaître l’histoire de la guerre de libération, l’histoire coloniale, mais on connaît moins bien l’histoire anticoloniale de l’après-indépendance».
C’est une histoire restituée par ce documentaire qui «nous a montré que l’Algérie a joué un très grand rôle dans la solidarité en faveur des mouvements de libération dans le monde», avait-il expliqué.
R. C.
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