Djamel Ould-Abbès relance les hostilités avec Ahmed Ouyahia
Djamel Ould-Abbès n’a pas attendu l’annonce des résultats officiels des élections législatives pour relancer les hostilités avec son «frère ennemi» du RND, Ahmed Ouyahia. Dans une longue interview accordée au journal arabophone El-Khabar, le secrétaire général du FLN a accusé le chef de cabinet du président de la République d’entretenir une «ambition présidentielle démesurée». Djamel Ould-Abbès, qui peine à digérer le recul de son parti lors des dernières législatives, a lourdement chargé le patron du RND qui semble être l’unique vainqueur de cette élection dans laquelle il a gagné une trentaine de nouveaux sièges.
«L’ambition présidentielle d’Ouyahia n’est pas une tare mais la convoitise est mauvaise», a assené Djamel Ould-Abbès qui rejoint, ainsi, son prédécesseur Amar Saïdani qui accusait, pour sa part, Ahmed Ouyahia de vouloir prendre la place du président Bouteflika. Et, la suite, Djamel Ould-Abbès ne l’a pas cherchée ailleurs. Il l’a tout simplement puisé des interventions de Saïdani qui s’acharnait sur Ouyahia sans que ce dernier ne lui eût jamais répondu. Djamel Ould-Abbès, qui réclamait à son intronisation à la tête du FLN un cinquième mandat pour Abdelaziz Bouteflika, a poursuivi en affirmant que «le poste de président de la République est occupé jusqu’à 2019 et que celui qui veut devenir Président doit se taire et attendre son tour».
Mis en difficulté par l’affaire du marchandage des listes électorales et fragilisé davantage par le recul en nombre de sièges du FLN au sein de l’APN, Djamel Ould-Abbès semble chercher un moyen de rebondir. Attaquer le secrétaire général du premier parti concurrent n’est pas une mauvaise recette pour faire baisser la pression sur lui. «Celui qui a le moindre indice de l’existence d’une affaire en justice contre mon fils n’a qu’à me le montrer», avait lancé Ould-Abbès, sûr de lui. Pourtant, il avait déclaré dans une conférence de presse à la veille du lancement de la campagne électorale pour les législatives, que l’affaire de son fils était entre les mains de la justice à laquelle il avait affirmé faire «entièrement confiance».
Que s’est-il passé ? Le secrétaire général du FLN avait affirmé durant la campagne électorale qu’il avait déjoué un «vaste complot contre l’Etat algérien». Des propos graves sur lesquels il ne s’est jamais expliqué. Ould-Abbès a déjà tiré sur Ouyahia qui avait répliqué que «le président Bouteflika appartient à tous les Algériens et non pas au FLN».
Ahmed Ouyahia répondra-t-il au secrétaire général du FLN lors de sa prochaine sortie en tant secrétaire général du RND.
Hani Abdi
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