France : un Algérien écroué pour aide au départ de jihadistes
Un ancien détenu de Guantanamo soupçonné d’avoir encouragé des gens partis faire le jihad en Irak ou en Syrie a été inculpé vendredi soir et placé en détention provisoire, a-t-on appris samedi de source proche du dossier.
Saber Lahmar, un Algérien de 48 ans accueilli en France depuis sa libération de Guantanamo en 2009, avait été interpellé lundi près de Bordeaux (sud-ouest), où il s’est installé après huit années passées dans les geôles de la base américaine à Cuba.
Présenté à un juge d’instruction antiterroriste parisien vendredi soir, cet ex-directeur de la bibliothèque de Sarajevo a été inculpé d’association de malfaiteurs à but terroriste et écroué.
«Il lui est reproché d’avoir eu de l’influence sur des gens qui sont partis» en zone de jihad en Irak ou en Syrie, a précisé une autre source proche de l’enquête.
Six autres personnes de son entourage avaient été interpellées lundi et mardi en France. Parmi elles, un homme de 30 ans interpellé à Bordeaux et soupçonné d’avoir aidé Saber Lahmar, a été présenté à la justice vendredi soir, le parquet ayant requis son inculpation pour association de malfaiteurs à but terroriste et son placement sous contrôle judiciaire, a dit cette source. Une femme a été mise en cause pour «consultation habituelle de sites jihadistes» et les trois autres personnes ont été remises en liberté, a-t-elle ajouté.
Les membres de ce groupe, âgés de 27 à 48 ans, étaient suspectés d’avoir apporté une aide financière, logistique et doctrinale à « plusieurs personnes » qui entendaient se rendre dans la zone irako-syrienne, avait commenté une autre source au moment de leurs interpellations, ordonnées sur commission rogatoire des juges d’instruction.
Arrêté en Bosnie un mois après les attentats du 11 septembre 2001, Saber Lahmar avait été incarcéré à Guantanamo dès l’ouverture de la prison en janvier 2002. Les Bosniaques l’avaient livré avec cinq autres Algériens, soupçonnés de fomenter un attentat contre l’ambassade des Etats-Unis à Sarajevo.
Ce père de famille, qui a témoigné à plusieurs reprises des tortures subies à Guantanamo, avait fini par être disculpé et libéré par le juge américain car il n’y avait aucune preuve qu’il voulait «se rendre en Afghanistan pour combattre les forces américaines et alliées».
R. I.
Comment (7)