Pour Rachid Boudjedra, nous étions là !
Par Saâdeddine Kouidri – On ne peut pas dire que nous étions là uniquement pour Rachid Boudjedra, mais on était là pour nous-mêmes ; nous-mêmes, des hommes et des femmes qui se sentent blessés, meurtris quand, à l’abus de confiance et à l’absence de professionnalisme, s’ajoute le lynchage d’un citoyen par un média.
Non, Boudjedra ne s’est pas rendu à Ennahar TV, mais à l’ouverture d’un café littéraire. Un fois installé, il s’est fait surprendre et insulter par un faux agent de l’ordre. Non seulement on le trompe sur le lieu mais, en sus, on ajoute au mensonge le guet-apens fait par la «force de l’ordre» qui lui porte la question à la Bigeard.
Quand on est abreuvé par une culture moyenâgeuse, intégriste, la lâcheté, la mesquinerie et l’incapacité d’exercer son métier deviennent des normes pour ces gens-là.
Faut-il rappeler que la diffusion d’une image prise en privé exige au préalable l’autorisation du concerné ? Rachid Boudjedra s’était opposé à la diffusion de l’émission. L’application des règles de la profession relève du secteur de la diffusion de l’image. Si Boudjedra s’était rendu à cette chaîne comme on a voulu le faire croire, le crime serait partagé. Ce n’est pas le cas, et il est utile de dire que toute personne qui ouvre une «poubelle d’images» ne devrait pas se plaindre de se faire éclabousser.
Le boycott d’une telle chaîne de télévision est le minimum que tout le monde devrait appliquer, en attendant que ses responsables puissent être d’avantage désavoués et jugés.
S. K.
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