Attentat de Paris : parcours atypique de l’assaillant
A l’inverse des parcours des auteurs des attentats perpétrés sur le sol français depuis novembre 2015, celui de Farid Iken, l’homme qui a agressé un policier sur le parvis de Notre-Dame-de-Paris, mardi 6 juin, est pour le moins intriguant. Il soulève bien des interrogations.
D’abord, les investigations post-attentat effectuées par les services de sécurité montrent que l’agresseur n’est pas connu des services de renseignements. Ensuite, Arnaud Mercier, son directeur de thèse et la seule personne à l’avoir côtoyé et qui est en mesure d’émettre un avis sur l’assaillant, désormais placé en garde à vue, parle d’un homme qui n’a jamais laissé transparaître un comportement religieux ou manifesté un profil qui pouvait laisser suggérer une radicalisation.
Bien au contraire. Il a toujours défendu «les valeurs de la démocratie». «Il était plutôt occidentalisé, défendait des valeurs de la démocratie, de la liberté de la presse», a déclaré le professeur au journal Le Monde. Cependant, ce dernier dit avoir été surpris par le silence de son élève, observé depuis le mois de novembre. «Ça veut dire que, sans doute, il y a eu un mouvement de rupture cet automne», a-t-il expliqué.
Et enfin, les personnes qui l’ont croisé, des étudiants de la résidence universitaire de Cergy (Val d’Oise), où l’étudiant algérien a loué un studio, décrivent une personne normale, donnant l’image d’un «professeur des écoles».
Interrogé par les médias, Arnaud Mercier s’est montré stupéfié puisque, explique-t-il, il n’a jamais décelé chez «l’étudiant algérien» le moindre élément pouvant accréditer la thèse d’un ralliement ou d’une quelconque allégeance aux mouvements djihadistes.
Mais, lors de la perquisition effectuée au domicile de l’assaillant, les policiers en charge du dossier y ont retrouvé une vidéo d’allégeance à la mouvance djihadiste Daech, a appris l’Agence France Presse (AFP) de sources proches de l’enquête.
Les mots prononcés par l’agresseur («C’est pour la Syrie !») lors de l’attaque ont permis de qualifier l’acte en attentat terroriste, selon le porte-parole du gouvernement.
De Paris, Mrizek Sahraoui
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