Theresa May reconnaît la mollesse des lois britanniques et assure qu’elle les changera
La Première ministre britannique, Theresa May, est passée à la vitesse supérieure dans sa stratégie de lutte contre le terrorisme. A quelques heures du début des opérations de vote pour les législatives anticipées qui se déroulent demain, jeudi, la Première ministre britannique sortante mise tout sur l’agenda sécuritaire.
Theresa May a laissé entendre qu’elle était prête à passer outre les principes fondamentaux des droits de l’Homme pour mettre en place des nouvelles restrictions concernant les personnes suspectées de terrorisme. Elle veut rendre l’expulsion d’étrangers suspectés de terrorisme plus facile et accroître les contrôles sur les extrémistes même s’il n’y a aucune preuve pour les poursuivre. «Et si les lois sur les droits de l’Homme nous empêchent de le faire, nous modifierons ces lois afin que nous puissions le faire», a-t-elle martelé lors d’un meeting électoral.
Selon le quotidien britannique The Guardian, les mesures défendues par la Première ministre conservatrice pourraient consister en des couvre-feux étendus ainsi que des restrictions aux libertés d’association, de communication et de déplacement. Cette batterie de mesures pourrait aussi concerner les relais médiatiques qui servent la cause des terroristes.
May pourrait même augmenter la période pendant laquelle les suspects dans des affaires de terrorisme peuvent être détenus sans procès – cette période est actuellement de 14 jours. Dans une déclaration au tabloïd populaire The Sun, elle a clairement indiqué qu’elle envisageait de consulter les services de renseignement sur la marche à adopter : «Lorsque nous avons réduit cette période à 14 jours, nous avons mis en place une législation qui autoriserait qu’elle soit prolongée à 28. Nous avons dit qu’il pourrait y avoir des circonstances où il serait nécessaire de le faire. J’écouterai ce qu’ils pensent nécessaire de faire.»
Theresa May est sous pression depuis les derniers attentats qui ont eu lieu à Londres ce week-end. Deux des trois suspects étaient connus des services de police. Les Britanniques se posent désormais des questions sur l’efficacité des services de renseignement. Une grande polémique sur l’efficacité des services de sécurité et de renseignement est en train de prendre de l’ampleur à travers tout le royaume, une question qui devrait peser sur le vote des Britanniques lors des législatives de demain jeudi.
De Londres, Boudjemaa Selimia
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