Le verdict de Londres
Pour faire retentir Kassamen et hisser le drapeau algérien dans le stade olympique de Londres, il fallait qu’un Algérien soit le meilleur sur une compétition et gagne la médaille d’or, une seule suffisait, d’ailleurs. Taoufik Makhloufi l’a fait sur le 1 500 mètres et son mérite est encore plus grand quand on sait quelles péripéties il a vécues la veille de la course. La joie des Algériens également a été immense. Combien étions-nous à y croire avec ces histoires de blessure, d’abandon en pleine épreuve du 800 mètres puis la «disqualification» et enfin, à nouveau l’espoir, quand on a appris que Makhloufi serait au départ du 1 500 mètres. Le reste est connu : une course magistrale et la plus haute marche du podium pour l’athlète algérien. C’est l’essentiel. Certains médias étrangers, en particulier français, auront beau tenter de ternir cette performance, elle constitue un motif de fierté pour les Algériens. Seulement, l’euphorie créée par la victoire de Taoufik Makhloufi ne doit pas nous faire oublier qu’il s’agit d’un exploit exceptionnel comme l’indique très bien le tableau des médailles. L’or obtenu par Makhloufi ne reflète pas l’état, plutôt lamentable, au plan technique, du sport algérien, sans parler des affaires de chapardage qui ont entaché l’image de l’Algérie. Mais l’exception Makhloufi indique bien ce qu’il faut faire : prospecter dans le pays, à la base, les champions potentiels et leur offrir les meilleures conditions de préparation. Pour cela, il faut une véritable politique du sport. M. Djiar peut-il la mener ? Les Olympiades 2012 montrent que non.
Lazhar Houari
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