Une armée corse libre aussi
«La France a commencé à aider des zones contrôlées par les insurgés en Syrie afin que ces zones libres puissent s'autogérer, et réfléchit à la possibilité de leur fournir des armes afin de les protéger des attaques gouvernementales», vient d’indiquer une source diplomatique française reprise par des agences de presse. Ces zones seraient identifiées et la France ne voudrait pas rater, selon cette thèse, la chance qui est laissée (par qui ?) aux «communautés locales de se gérer elles-mêmes sans ressentir le besoin de fuir le pays». La France a promis 5 millions d’euros (supplémentaires) pour ces Syriens. Le problème, apprend-on en lisant ce véritable scénario d’ingérence caractérisée dans les affaires internes d’un pays souverain, c’est que «les territoires tenus par les insurgés font souvent l'objet de bombardements de l'armée syrienne», alors la question vient toute seule : comment la France compte-t-elle protéger les civils et les dissuader d'aller trouver refuge dans les pays voisins ? La réplique, côté français, est écrite dans le scénario : «C'est un sujet sur lequel nous travaillons sérieusement, mais qui a des implications graves et compliquées. Nous ne le sous-estimons pas.» Continuons la lecture du scénario : «Les habitants de ces zones réclament des armes.» On peut essayer les «zones d'exclusion aérienne surveillées par des avions étrangers», ça a donné en Libye, mais, selon le scénario, ce n’est pas possible, «la Chine et la Russie font toujours blocage». Alors, que reste-t-il ? Donner des armes aux rebelles. Et si les Syriens écrivaient un scénario similaire pour raconter comment la Syrie pourrait aider les indépendantistes corses à former une armée libre ? Absurde, diriez-vous ! C’est justement ce qu’il fallait démontrer.
Lazhar Houari
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