Hypothèses pour 2014
Des médias ont fait état, ce matin, du refus d’Ahmed Ouyahia de reprendre sa valise diplomatique à destination d’une grande capitale, dans le cadre d’un imminent mouvement dans le corps des ambassadeurs. D’autres mettent en avant les sorties aussi répétées que mouvementées du très contesté secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem. Des cercles politiques vont, eux, jusqu’à tailler au transfuge du MSP, Amar Ghoul, un costume beaucoup plus grand que son gabarit. Plus que de simples supputations, ce sont des calculs intéressés et peu intéressants qui vont bon train à quelques mois de l’élection présidentielle. Depuis que Bouteflika a décidé de changer le week-end – ce qui a conduit à accélérer le temps d’une façon vertigineuse sans que cela ait apporté quoi que ce soit de positif au pays –, cette date fatidique paraît si proche qu’on s’y croirait déjà. Signes précurseurs de la prochaine tendance printemps-été 2014, les mouvements de redressement ont touché – un hasard ? – un parti boulonné au pouvoir tant que l’Algérie existera, le FL N, et un autre créé au firmament du terrorisme pour remettre une couche de démocratisme et de nationalisme délavée par un torrent de mensonges postindépendance, le RND. Dans ce brouillamini politico-financier, un troisième est monté à la va-vite dans la foulée des soulèvements arabes qui ont vu les islamistes reprendre du poil de la bête. Objectif : nettoyer le tableau noir laissé par les deux premiers, à coup de formules alchimiques, pour donner un effet lumineux à la façade ainsi revêtue d’un papier peint nationalo-islamo-démocratique censé tenir jusqu’à 2019. Tout ceci n’est évidemment pas marqué sur la notice d’utilisation du tout nouveau parti. Mais sa date de péremption, si. En mai 2014, Ouyahia, Belkhadem et Ghoul s’affronteront aux côtés de deux ou trois lièvres qui accepteront volontiers de prêter main forte au prochain coureur de fond dont la victoire sera rendue possible par un vent favorable. Les pieds déjà fortement appuyés sur les starting-blocks, les postulants n’attendent que le coup de feu. A moins que le triple champion ne fausse le départ.
M. Aït Amara
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