Un commerce si florissant
Commerce légal et trafic illégal d’armes de toutes sortes alimentent des conflits très meurtriers dans les points chauds du globe et entretiennent des tensions en d’autres endroits qui n’attendent que les conditions propices pour se transformer en guerres. Les marchands d’armes se frottent les mains, leurs affaires marchent très bien et la paix n’est pas pour demain. L’industrie de l’armement est particulièrement florissante aux Etats-Unis. Le marché mondial est largement dominé par les armes produites dans ce pays : 80% du montant total des contrats d'armements dans le monde en 2011, le triple par rapport à 2010, pour 66,3 milliards de dollars de profits. Quant au marché intérieur, aucun drame ne risque de le tarir : plus d'un million d'armes à feu sont vendues aux Américains chaque mois. A contre-courant de cette tendance, les Nations unies préparent, pour mars prochain, une conférence sur le commerce des armes qui se tiendra à New York. En juillet dernier, après quatre semaines de pourparlers, les négociateurs ont échoué dans l’élaboration d’un texte «juridiquement contraignant» sur les normes internationales communes les plus strictes possibles pour l’exportation, l’importation et les transferts des armes dites «classiques». L’enjeu de ces négociations, faut-il le rappeler, n’est rien moins que sauver des milliers de vies humaines et empêcher les destructions qu’entraînent les guerres. La conférence des Nations unies doit s’intéresser non seulement aux armes mais aussi aux technologies militaires nouvelles qui peuvent détruire toute la planète à l’aide de milliers d’engins de mort prêts à l’emploi au premier clic de souris. Pour rester sur le mode «saison», les discours guerriers qui dominent chez les Occidentaux, particulièrement en Israël et aux Etats-Unis, sont annonciateurs d’un hiver nucléaire bien plus tragique. Voilà un vrai motif de conférence pour les Nations unies.
Lazhar Houari