Tout le monde en parle
Depuis quelques semaines, tous les journaux, comme sur instruction, se sont orientés vers le scandale Sonatrach, chacun avec sa petite enquête, ses petites révélations sur ces affaires de corruption qui gangrènent la compagnie pétrolière, mais aussi sur la dilapidation dont celle-ci fait l’objet par des sociétés étrangères prédatrices. Tout d’un coup, on découvre que notre pétrole est pompé «illégalement» sur notre sol et que rien n’est fait pour y mettre un terme. Comme pour dire, aussi, que la gangrène est telle qu’il faut bien réagir, sans trop attendre. C’est à croire que cette campagne médiatique préfigurerait de mesures, déjà prises ou envisagées, sur certains dossiers qui nuisent tellement à l’image du pays, dont principalement celui où l’ancien ministre de l’Energie, Chakib Khelil, est cité comme tête de pont d’une vraie mafia du pétrole. Il faut donc logiquement s’attendre à ce que la justice s’emmêle, après le discours du chef de l’Etat où il évoquait sa volonté de ne pas rester «silencieux». Qu’attend-elle ? Chakib Khelil était là, il y a quelques jours. Elle aurait pu (dû) l’interpeller. Cette histoire nous aide déjà à comprendre le rapport presse/politique et justice/politique dans notre pays. Quand c’est la presse qui dévoile la première les dessous du scandale – Algeriepatriotique a été le premier journal à sortir un dossier sérieux sur les frasques de l’ex-Monsieur pétrole algérien et du potentat égyptien Naguib Sawiris qui a imposé un embargo à la presse algérienne –, la justice et le politique ne suivent pas. Quand c’est le politique qui suggère ou menace de sévir, pour des motifs souvent politiciens, mais en tout cas toujours calculés, la presse et la justice s’en font aveuglément le relais. Les choses doivent s'inverser.
R. Mahmoudi
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